L’objectif de ces poubelles à puce est de réduire la production d’ordures, qui atteint aujourd’hui 354 kilos par an et par habitant. Ce dispositif inscrit dans la loi sur la transition énergétique entend responsabiliser les ménages en facturant les collectes au-delà d’un certain seuil. Autrement dit, plus vous jetez, plus vous payez.
Mieux gérer les ordures
Loin d’être une nouveauté, ce système de poubelles à puce est déjà en place dans certaines communes. En 2024, environ 6,5 % des foyers français utilisaient ces bacs connectés, et les premiers résultats sont plutôt encourageants : une baisse de 30 % des déchets collectés a été constatée. Les municipalités y trouvent aussi leur compte, avec une meilleure organisation des collectes et une réduction des coûts logistiques. Certaines proposent même des points de collecte collectifs pour inciter au tri.
Chaque poubelle individuelle est équipée d’une puce RFID placée sous le couvercle. Lors du ramassage, le camion-poubelle scanne cette puce pour enregistrer plusieurs informations : le nombre de vidages, le poids des déchets et la localisation du bac. Ces données sont ensuite transmises aux services de gestion des déchets de la ville pour analyse.
Mais ce n’est pas tout. En plus du suivi, le dispositif introduit un système de quotas. Concrètement, les foyers avec une poubelle de 120 litres auront droit à 18 collectes par an, soit une toutes les trois semaines. Au-delà, chaque ramassage supplémentaire leur sera facturé environ 1,20 €. Ceux qui disposent d’un bac de 240 litres verront ce tarif doubler. Et si jamais le nombre de collectes dépasse les 27 passages annuels, une surtaxe de 3 à 15 euros pourra s’appliquer.
L’initiative a beau avoir déjà montré des résultats positifs dans certaines communes, elle suscite des réactions parfois hostiles. Pour ses défenseurs, c’est une manière efficace d’inciter les habitants à mieux gérer leurs déchets et à réduire leur impact environnemental. Le système permettrait également d’optimiser la collecte et de réduire les coûts pour les collectivités.
Mais certains craignent que la mesure ne pénalise les familles nombreuses ou ceux qui n’ont pas de solutions alternatives pour réduire leurs ordures. D’autres redoutent un effet pervers : la multiplication des décharges sauvages, comme cela a été constaté dans certaines villes ayant mis en place des quotas stricts.
Quoi qu’il en soit, la généralisation des poubelles à puce est en marche. Un quart de la population française devra s’y conformer cette année. Il ne reste plus qu’à voir si le système tiendra ses promesses… ou s’il créera de nouvelles polémiques.
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