La grande annonce concerne la mise à disposition d’un « agent conversationnel » pour les 5,7 millions de fonctionnaires. En clair, une IA type ChatGPT, mais en version sécurisée et adaptée aux besoins de l’administration. « Tous pourront l’utiliser pour faire des recherches, rédiger des courriers, synthétiser des informations ou encore assurer des traductions », a expliqué Laurent Marcangeli repris par 01net. Reste à savoir quel modèle sera utilisé : Albert, l’IA développée par l’État, ou un partenariat avec Mistral AI, start-up française prometteuse ? Le mystère demeure.
Une IA made in France (ou presque)
Le gouvernement insiste sur son souhait de soutenir les entreprises françaises du secteur. « Nous allons privilégier nos pépites nationales grâce à la commande publique », a assuré Laurent Marcangeli. Pour autant, il ne ferme pas la porte à des collaborations avec des « leaders technologiques » étrangers, histoire de profiter des meilleures pratiques du marché.
Déjà, plusieurs administrations utilisent l’IA pour toutes sortes de missions : lutte contre la fraude, gestion des ressources humaines, anonymisation des décisions judiciaires… Le plan dévoilé vise à généraliser ces expériences et offrir des outils concrets à tous les ministères.
Mais si l’IA promet de simplifier le travail des agents, elle suscite aussi des inquiétudes. « Nous ne serons pas ceux qui vendront des données publiques à des puissances étrangères », a tenu à rassurer le ministre. Il a insisté sur l’importance de la protection des données et sur le fait que ces outils ne remplaceront pas les fonctionnaires.
Si le gouvernement vante les gains de temps et d’efficacité, les syndicats restent sur leurs gardes. Auprès de Franceinfo, Alexandre Bataille, de la CFDT, met en garde contre un « biais d’automatisation » qui pourrait voir les agents accorder une confiance excessive à l’IA au détriment de leur propre jugement. Caroline Chevé, future secrétaire générale de la FSU, s’inquiète elle d’une éventuelle suppression de postes sous couvert d’innovation. « On nous parle d’amélioration des conditions de travail, mais on voit surtout un budget d’austérité », regrette-t-elle.
Autre sujet survolé : l’impact de l’IA sur les droits des citoyens. La Défenseure des droits et certaines associations alertent déjà sur les risques d’opacité et d’arbitraire que l’usage massif des algorithmes pourrait entraîner.
Pour accompagner cette transition, le gouvernement annonce aussi la mise à disposition de 35 sites pouvant accueillir des data centers en France. Une manière d’assurer l’infrastructure nécessaire au développement de ces nouvelles technologies.
L’IA dans les services publics, c’est donc pour très bientôt. Mais entre les ambitions technologiques et les préoccupations sociales, la route ne s’annonce pas totalement dégagée.
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