Pour comprendre la dynamique de notre univers, observer des étoiles, des planètes et des trous noirs un par un ne suffit pas. Il est aussi crucial de se pencher sur les plus grandes structures, celles qui rassemblent des nombres faramineux de corps célestes dans des régions incroyablement étendues du cosmos. Des chercheurs vient justement d’en trouver un exemple particulièrement spectaculaire et prometteur au niveau scientifique : dans une étude repérée par Universe Today, ils ont présenté Quipu, la plus grande superstructure cosmique jamais observée à ce jour.
L’astronomie est un domaine où les nombres absolument gigantesques font partie du quotidien. Mais même dans ce contexte, les mensurations de ces superstructures cosmiques ont tendance à être absolument vertigineuses. Elles peuvent contenir des nombres absolument effarants d’amas de galaxies, et s’étendre sur des distances difficiles à appréhender pour les humbles terriens que nous sommes.
Quipu en est un exemple particulièrement spectaculaire : cette superstructure contient l’équivalent de 200 millions de milliards de masses solaires, tandis que sa longueur a été estimée à plus de 400 mégaparsecs – soit plus d’1,3 milliard d’années-lumière ou plus de 10 000 milliards de milliards de kilomètres ! Cela en fait la plus grande structure cosmique jamais découverte à ce jour.
Un impact déterminant sur la dynamique de l’Univers
Si les astronomes s’intéressent à ces entités titanesques, ce n’est pas simplement pour le plaisir de présenter des chiffres gigantesques. À cause de leur masse et de leurs dimensions, ces objets ont une influence très importante sur le reste du cosmos. Comprendre la manière dont ils affectent leur environnement est donc un point très important, critique même, de la cosmologie moderne.
« Pour déterminer précisément des paramètres cosmologiques, nous devons comprendre les effets de la structure à grande échelle de l’Univers sur les mesures », écrivent les auteurs dans l’introduction de leur papier.
Ils citent par exemple des modifications du fond diffus cosmologique (FDC), ce rayonnement électromagnétique que l’on considère comme une relique moderne du Big Bang. Ces superstructures génèrent une force gravitationnelle si extrême qu’elles affectent la propagation du FDC, ce qui pourrait avoir des implications très profondes pour notre compréhension de l’évolution de l’Univers depuis ce cataclysme originel.
Elles ont aussi tendance à déformer les images les plus lointaines capturées par les télescopes en se comportant comme d’immenses lentilles gravitationnelles. Elles pourraient donc fausser l’interprétation de certaines mesures cruciales, comme la fameuse constante d’Hubble-Lemaître qui décrit la vitesse d’expansion de l’Univers. En d’autres termes, elles remettent en question des pans entiers de nos connaissances sur l’évolution du cosmos.
Des études plus poussées à venir
Pour mesurer l’impact de ces superstructures et faire en sorte que nos modèles cosmologiques restent valides, il faudra continuer de les étudier de près. Les auteurs de ces travaux suggèrent de mener de nouvelles études complémentaires, par exemple en étudiant l’évolution locale des innombrables amas de galaxies qui composent les géants comme Quipu.
Il sera donc très intéressant de voir quelles nouvelles informations vont émerger de cette niche scientifique fascinante, et ce que les astronomes pourront apprendre sur notre univers et son histoire grâce à ces objets absolument titanesques.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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