Alors que Pékin et Washington s’affrontent pour la domination de l’IA, un sénateur républicain a l’intention de bloquer les ambitions de DeepSeek sur le sol américain. La dernière sensation en matière d’intelligence artificielle, venue de Chine, bouscule le secteur et les géants américains. Une situation qui donne des idées à Josh Hawley, un sénateur républicain, a présenté un projet pour le moins étonnant. Il prévoit de « protéger le développement de l’intelligence artificielle américaine de la Chine » en prenant des mesures drastiques, qu’il détaille sur son site officiel.
« Chaque dollar et chaque gigaoctet de données qui affluent vers l’IA chinoise sont des dollars et des données qui seront finalement utilisés contre les États-Unis », affirme Josh Hawley. Le sénateur ajoute : « L’Amérique ne peut pas se permettre de donner du pouvoir à notre plus grand adversaire au détriment de notre propre force. Assurer la supériorité économique américaine signifie couper la Chine de l’ingéniosité américaine et mettre un terme au financement de l’innovation du PCC [Parti Communiste Chinois] ». Le projet de loi intitulé, Decoupling America’s Artificial Capabilities from China Act, prévoit notamment d’interdire l’importation ou l’exportation de technologies d’IA en provenance ou à destination de la Chine. En d’autres termes, il veut rendre l’utilisation de DeepSeek illégal sur le sol américain et n’hésitera pas à employer la manière forte.
Jusqu’à 20 ans de prison et un million de dollars d’amende
En effet, toute personne ne respectant pas cette interdiction pourrait être condamnée à une peine de prison allant jusqu’à 20 ans. Les amendes pourraient atteindre 1 million de dollars pour les individus et 100 millions de dollars pour les entreprises. Ces lourdes sanctions symbolisent l’inquiétude des États-Unis quant au développement de l’IA en Chine, tandis que le sénateur qualifie DeepSeek de « modèle d’IA à faible coût, collectant des données, qui a suscité une inquiétude internationale et fait chuter les actions technologiques américaines ». Cette collecte des données, que la start-up chinoise ne cache pas, suscite également des inquiétudes dans d’autres pays. L’Australie a décidé d’interdire l’utilisation de DeepSeek dans les administrations tandis que l’Italie a décidé de bloquer l’IA chinoise et la France s’interroge sur la suite à donner. Ces dernières heures, la Corée du Sud a rejoint la liste des pays prenant des restrictions contre DeepSeek.
Si l’IA venue de Chine suscite des craintes, rien n’indique que la proposition du sénateur Josh Hawley sera adoptée. Il devrait obtenir l’aval de la Chambre et du Sénat avant de soumettre sa proposition au président des États-Unis. Une chose est sûre, Donald Trump ne devrait pas rester les bras croisés face aux ambitions de la start-up chinoise. Il a récemment qualifié le lancement de DeepSeek d’« avertissement » pour les États-Unis et s’est entretenu avec Jensen Huang, patron du géant américain des puces d’IA NVIDIA. De son côté, la société OpenAI a accusé DeepSeek d’avoir copié ChatGPT.
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