Cette révision des tarifs réglementés de l’électricité, validée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), profite principalement aux 24 millions de ménages abonnés au TRVE (Tarif Réglementé de Vente d’Électricité) ou à des offres indexées. Toutefois, cette dynamique masque des disparités selon les options souscrites et des hausses compensatoires sur d’autres composantes de la facture.
Une baisse inégale selon les contrats
Le tarif de base connaît la réduction la plus significative, avec un prix du kWh passant de 0,2516 € à 0,2016 € TTC, soit une diminution de 19,9 % ! Pour les abonnés en heures pleines/heures creuses, la baisse atteint 16 % en moyenne : les heures pleines tombent à 0,2146 €/kWh (-20,5 %), tandis que les heures creuses se stabilisent à 0,1696 €/kWh (-15,9 %). En revanche, l’option Tempo d’EDF, populaire pour ses tarifs avantageux lors des périodes de faible demande, ne bénéficie que d’une réduction limitée à 2-3 %, avec des ajustements variables selon les jours rouges ou bleus du calendrier.
Cette baisse s’explique par le reflux des prix de gros de l’électricité, revenus à des niveaux pré-crise après les tensions liées à la guerre en Ukraine et aux difficultés du parc nucléaire français. Cependant, elle s’accompagne d’une hausse de 7,7 % du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux) et d’un relèvement de l’accise sur l’électricité à 33,70 €/MWh, contre 21 €/MWh en 2024. Ces mesures, destinées à compenser les déficits publics, atténuent partiellement les économies pour les ménages, notamment ceux souscrivant à des offres de marché à prix fixe.
Un impact différencié sur les ménages
Si 80 % des foyers verront leur facture annuelle diminuer d’environ 120 €, les clients des offres Tempo ou des contrats indexés sur les prix de marché subiront des évolutions moins favorables. Les abonnements Tempo, par exemple, voient leurs coûts fixes augmenter jusqu’à +18,65 % selon la puissance souscrite. Par ailleurs, la CRE souligne que les ajustements sur les mensualités interviendront progressivement, avec des régularisations étalées entre mars et l’été 2025.
Cette baisse marque un répit dans un contexte où les prix de l’électricité avaient augmenté de 137 % depuis 2007. Toutefois, les experts alertent sur une possible remontée des tarifs dès 2026, liée à l’expiration du mécanisme de l’ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique), qui plafonne actuellement les coûts d’EDF. Le gouvernement devra également arbitrer entre soutien au pouvoir d’achat et nécessité de financer la transition énergétique, dans un pays où 56 % des ménages dépendent du chauffage électrique.
Pour comparer les prix de l’électricité chez les différents prestataires, le gouvernement met d’ailleurs à disposition un comparateur gratuit que vous pouvez trouver ici.
Comment changer de fournisseur d’électricité facilement et trouver moins cher ?
Changer de fournisseur d’électricité en France est une démarche gratuite, sans engagement et réversible depuis l’ouverture du marché en 2007. Actuellement le nouveau tarif du kWh est à 0,2016 € mais vous pouvez déjà trouver moins cher, aux alentours de 0,18 €.
Voici les étapes principales pour changer de fournisseur :
- Comparer les offres à l’aide d’un comparateur indépendant comme celui du gouvernement ou encore Hello Watt, en vérifiant les tarifs, les services (électricité verte) et les avis clients.
- Souscrire le nouveau contrat auprès du fournisseur choisi :
- Par téléphone, en ligne ou via un conseiller
- Fournir : coordonnées complètes, adresse du logement, numéro PDL/PRM (visible sur la facture ou le compteur), relevé de compteur et RIB
- Indiquer la date souhaitée pour le changement
Le nouveau fournisseur gère automatiquement :
- La résiliation de l’ancien contrat
- La coordination avec Enedis pour la relève des compteurs
- L’absence de coupure d’électricité pendant le processus
En cas de déménagement :
- Souscrire le nouveau contrat 15 jours avant l’emménagement
- Prévoir des frais de mise en service (1,74 € pour un Linky activé à distance)
- Résilier explicitement l’ancien contrat pour éviter de payer les futurs occupants
Erreurs à éviter :
- Résilier soi-même l’ancien contrat (risque de coupure)
- Oublier de transmettre le relevé de compteur le jour J
- Choisir une offre sans vérifier sa durée de prix fixe ou si indexée sur le tarif réglementé (TRV)
Le changement prend effet sous 4 jours ouvrés en moyenne, avec une dernière facture de l’ancien fournisseur et une première du nouveau. La réversibilité permet de retourner aux tarifs réglementés à tout moment.
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