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Streaming musical : toujours pas la joie pour les artistes indépendants

Comment ça va, le streaming musical ? Un nouveau rapport montre que les revenus des artistes indépendants se stabilisent. Mais il existe de fortes disparités entre plateformes, et les critiques envers Spotify montrent que tout n’est pas rose dans le milieu.

Les artistes indépendants ont enfin eu droit à une (plus ou moins) bonne nouvelle : les revenus générés par leurs streams semblent en effet se stabiliser, selon le bilan 2024 de Duetti. En moyenne, ils ont touché 3,41 $ pour 1.000 streams cette année, une baisse de moins de 2 % par rapport à 2023. Alors certes, le chiffre est en recul mais cela reste une amélioration notable si l’on considère que les taux avaient chuté de 7 % par an en moyenne depuis 2021.

Spotify conteste les chiffres de Duetti

Cependant, tout n’est pas rose. Les données montrent que les revenus varient beaucoup d’une plateforme à l’autre. Par exemple, Spotify, souvent critiqué, continue de proposer l’un des paiements les plus bas, avec seulement 3 $ pour 1.000 streams. La raison ? Une forte dépendance à son offre gratuite financée par la publicité, son programme Discovery Mode (qui réduit les paiements de 30 % pour les artistes participants) et une répartition géographique moins favorable.

Duetti Revenus Streaming
© Duetti

En comparaison, Amazon Music arrive en tête avec 8,8 $ pour 1.000 streams, grâce à son intégration avec les abonnements Prime. Apple Music suit de près avec 6,2 $, en profitant de son positionnement sur des marchés à fort pouvoir d’achat. De son côté, YouTube affiche la plus forte progression, avec un revenu moyen de 4,8 $ (+0,5 $ par rapport à 2023), grâce à une meilleure monétisation des abonnements.

Le rapport met également en lumière un basculement progressif dans les parts de revenus des artistes entre les différentes plateformes. YouTube semble grignoter du terrain sur Spotify : entre 2023 et 2024, la part de revenus des artistes provenant de YouTube a augmenté de 3 %, tandis que celle de Spotify a reculé de 2 %. Dans certains genres comme l’électro, l’écart est encore plus frappant, avec une progression de 17 % pour YouTube, contre une baisse équivalente pour Spotify.

Mais ces chiffres n’ont pas plu à Spotify, qui a vivement réagi en qualifiant les conclusions de Duetti de « ridicules et infondées ». Selon la plateforme, il est trompeur de parler de « revenus par stream », car le modèle repose sur un partage global des revenus générés, et non sur un paiement fixe par écoute. Elle rappelle également qu’elle reste le principal contributeur financier pour les artistes, avec ses 252 millions d’abonnés et 402 millions d’utilisateurs gratuits dans le monde.

Le rapport de Duetti pointe également deux phénomènes intéressants. D’une part, TikTok, souvent vu comme un tremplin pour les artistes, ne tient pas toujours ses promesses : seuls 15 % des titres viraux sur la plateforme génèrent une augmentation significative des streams Spotify (+30 % ou plus). De plus, avec un paiement de seulement 0,5 $ pour 1.000 vidéos TikTok créées, les revenus restent dérisoires par rapport aux services de streaming traditionnels.

D’autre part, les genres musicaux de niche, comme le goth punk ou l’hyperpop, semblent tirer leur épingle du jeu. En moyenne, ces styles rapportent 0,3 $ de plus par 1.000 streams que les genres populaires comme le hip-hop ou la pop, grâce à une meilleure proportion d’utilisateurs payants et une moindre utilisation de programmes comme le Discovery Mode.

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