Accessible depuis quelques jours à peine, l’IA chinoise DeepSeek est déjà interdite en Italie. Sans vraiment d’explications, l’application est retirée des stores numériques, et son site officiel indique qu’elle n’est “actuellement pas disponible dans le pays ou la région dans laquelle vous vous trouvez“.
La CNIL italienne a encore frappé
Selon toute vraisemblance, c’est la GPDP, équivalent de la CNIL italienne qui serait à l’origine de cette interdiction. L’autorité publique n’a fait aucune déclaration officielle, mais elle avait déjà émis de sérieux doutes quant au respect du RGPD par DeepSeek, évoquant des risques “potentiellement élevé” de violation du règlement européen.
Ce n’est pas la première fois que l’Italie joue les troubles fêtes sur la question de l’IA. À la sortie de ChatGPT en 2023, le pays avait ordonné son blocage temporaire, laissant planer le doute d’une décision similaire dans le reste de l’Europe, et notamment en France. L’histoire se répète avec DeepSeek, et la CNIL italienne a réclamé des comptes aux entreprises Hangzhou DeepSeek Artificial Intelligence et Beijing DeepSeek Artificial Intelligence, qui éditent DeepSeek, ainsi que ses modèles DeepSeek-V3 et DeepSeek-R1.
Que reproche l’Italie à DeepSeek ?
Si l’interdiction est sans doute temporaire, la GPDP veut vérifier quelles sont les données collectées par l’entreprise chinoise, mais aussi comment ces dernières sont stockées sur les serveurs chinois, et à quelles fins. L’organisme veut également clarifier les modalités d’apprentissage de cette nouvelle IA, particulièrement sur les données personnelles collectées en dehors des discussions avec le chatbot, et sur l’information des utilisateurs quant au traitement et à l’utilisation de leurs données.
Comme TikTok avant elle, DeepSeek inquiète dans sa gestion des données personnelles. Les conversations des utilisateurs avec le chatbot sont stockées en Chine, par des entreprises chinoise. De facto, la loi oblige ces dernières à partager leurs informations avec le gouvernement en cas de demande. C’est cette suspicion de surveillance massive qui fait grincer des dents, en Europe autant qu’aux États-Unis. D’autant plus que dans ses conditions générales d’utilisation, DeepSeek confirme collecter de nombreuses données (numéro de téléphone, adresse électronique, habitudes de frappe des utilisateurs ou encore modèle de l’appareil utilisé), dans le but de les partager avec des partenaires commerciaux.
Les États-Unis pourraient suivre
Si la France pourrait bien être la suivante à interdire DeepSeek, le temps de faire la lumière sur la conformité du service avec le RGPD européen, les États-Unis ne sont pas en reste. La marine américaine a d’ores et déjà interdit catégoriquement à ses employés d’utiliser l’IA chinoise, confirme la chaîne CNBC. Les autres services gouvernementaux du pays pourraient suivre.
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