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Disney+ accélère l’accès à ses films

La firme vient de conclure deux accords avec les organisations du cinéma et l’audiovisuel qui lui permettent de proposer ses films dès 9 mois.

Depuis l’automne dernier, le renouvellement des accords encadrant l’exploitation et le financement des films en France a provoqué de nombreux remous. Des acteurs comme Disney+, Netflix et Canal+ se sont engagés dans un véritable bras de fer pour obtenir la meilleure fenêtre possible – comprenez le délai après lequel les plateformes peuvent proposer un film sorti en salle dans leur catalogue. Depuis 2022, Netflix bénéficiait d’un traitement de faveur, avec une fenêtre réduite à 15 mois en échange d’un plus grand investissement dans la création française, contre 17 mois pour ses rivales.

Mais cette année l’entreprise doit faire face à la concurrence de la firme aux grandes oreilles, qui, après avoir refusé de signer les accords en 2022, est bien décidée à combler le vide laissé par son partenariat avec Canal+. Depuis le divorce entre les deux entités, les films des écuries Disney ne peuvent plus bénéficier de la fenêtre avantageuse de la télévision payante ayant signé un accord avec les organisations de cinéma. Les films de la Walt Disney Company ne seront plus disponibles via Canal au bout de six mois. Il y avait donc une place à prendre pour Disney+.

De 17 à 9 mois

La rumeur court depuis quelques semaines que Disney+ envisageait d’augmenter son investissement dans la création française pour profiter de délais plus intéressants. Ce mercredi 29 janvier, Disney+ annonce la signature de deux accords lui offrant une position privilégiée sur la chaîne des priorités. Disney+ s’engage auprès des organisations du cinéma à investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes et françaises. On peut lire :

“Disney+ s’engage à investir sur trois ans en achat et en préachat, dans la création cinématographique et à financer un minimum de 70 films sur cette période”.

Le communiqué précise que ces investissements devront être divers en genre et en budgets. Le deuxième accord auprès des organisations de l’audiovisuel prévoit que ses investissements soient dédiés à des œuvres audiovisuelles en France aux productions patrimoniales françaises et européennes (fiction, animation, documentaire de création)… En échange, Disney+ voit ses délais de mise à disposition drastiquement réduits.

Alors que la plateforme devait jusqu’ici patienter 17 mois avant d’ajouter les films de ses propres écuries à son catalogue, les discussions avec les organismes du cinéma représentés par le BLIC, le BLOC et ARP ont permis de lui octroyer un nouveau délai de neuf mois. Les effets de cet accord ne se feront pas attendre puisque, dès le 25 avril prochain, les détenteurs d’un abonnement Disney+ pourront profiter d’un accès privilégié au dernier film des studios Marvel : Deadpool & Wolverine. Pour Hélène Etzi, cela marque “une étape importante pour les spectateurs français. Rendre les films accessibles au plus grand nombre, d’abord en salles, puis beaucoup plus rapidement sur la plateforme Disney+, est un premier pas essentiel pour répondre aux usages des Français”. 

Canal+ mettra ses menaces à exécution ?

Selon un article de 20 minutes et l’AFP, la perspective de la conclusion d’un tel accord entre les organisations du cinéma et de l’audiovisuel français n’a pas ravi Canal+. Ce mercredi 29 janvier, le groupe Canal+ a menacé de réduire ses investissements annuels de 220 millions d’euros dans le cinéma. Maxime Saada a déclaré devant la Commission de la Culture au Sénat que “cette offre n’est plus sur la table aujourd’hui. De mon point de vue, elle baissera nécessairement, et la question, c’est de combien”.  Le premier financeur du cinéma français explique : “C’est là où on a un petit sujet : si Disney est à neuf mois pour 38 millions d’euros (par an), pour Canal+ il y a un sujet des 220 millions d’euros à six mois”.

Le président du directoire du groupe Canal+ trouvait, avant leur officialisation, inéquitables les accords de diffusion. Reste à voir désormais quelles conséquences cela aura sur l’enveloppe promise par Canal+. “La question pour les organisations du cinéma c’est : préfèrent-elles un modèle dans lequel Canal+ contribue largement ou est-ce qu’elles veulent se libérer de cette dépendance, mais prendre le risque de perdre 150 à 200 millions d’investissements du groupe Canal ?” 

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