L’heure est aux économies pour Prime Video. Quelques jours après l’annonce du franchissement d’une étape importante pour Netflix — la plateforme a dépassé les 300 millions de clients à travers le monde — la filiale d’Amazon revoit sa stratégie. Selon The Information, le directeur général de l’entreprise, Andy Jassy ne serait pas ravi des sommes dépensées pour la production de séries ambitieuses, comme Les Anneaux de Pouvoir.
La perte d’audience n’arrange pas la situation et entraîne un changement de cap pour le géant du e-commerce. Alors que les investissements dans le domaine de la création semblaient être amortis par les activités marchandes de la firme fondée par Jeff Bezos, Prime Video doit désormais répondre aux exigences de rentabilité de sa maison mère. Selon des producteurs interrogés par le média, qui collaborent avec Amazon, la firme aurait commandé en 2022 moins de productions originales que précédemment.
The Information évoque la possibilité pour la plateforme de délaisser les programmes originaux (séries, émissions et films) pour se concentrer sur ce qui attire vraiment les regards de ses utilisateurs : le sport. Il faut ainsi s’attendre à une diminution des enveloppes mobilisées pour les projets d’envergures, comme la série Le Seigneur des Anneaux (465 millions de dollars pour la première saison) ou encore Citadel (300 millions). Dans les deux cas, les audiences n’ont pas été au rendez-vous et n’ont sans doute pas permis d’amortir l’investissement.
Cap sur le sport…
Le rapport de The Information précise que sept milliards de dollars ont été dépensés en 2024 pour la production de films originaux et sous licence, des émissions du sport en direct.
La firme ambitionne désormais de concentrer ses efforts sur la retransmission de compétitions emblématiques. En juillet dernier, Amazon comme Disney et Comcast ont signé les droits de diffusions des matchs de NBA dans le cadre d’un accord de 11 ans évalué à 77 milliards de dollars. À l’année, l’investissement de Prime Video dans le sport représenterait trois milliards de dollars, entre les ligues majeures, telles que la NBA et la NFL.
La diffusion d’événement sportif en direct est un nouvel Eldorado pour l’industrie du streaming par abonnement. Le succès du match Mike Tyson et Jake Paul ne fera pas dire le contraire, il a attiré 108 millions de personnes sur Netflix. Disney+, Prime Video et Universal espère rencontrer le même succès avec les rencontres de basketball et de baseball américaines. Plus largement, le live-streaming promet déjà de devenir une priorité pour la SVoD. Disney+ s’est offert les droits de diffusion de la cérémonie des Oscars en France tandis que Netflix s’est emparé du programme phare de la WWE : Raw.
… et la publicité
L’arrivée de la publicité chez Prime Video et consorts n’est pas étrangère à ce revirement. Depuis que des pages de réclames se sont invitées sur les plateformes, Netflix, Disney+ et Prime Video jouent à pied d’égalité avec les chaînes linéaires. Et il n’y a pas plus rentable que la publicité lors de la retransmission de compétitions sportives.
Il suffit d’un regard sur les tarifs pratiqués lors de la finale de Super Bowl pour s’en convaincre. En février 2024, les encarts se vendaient à sept millions de dollars pour 30 secondes. Une importante manne financière pour la SVoD qui mise beaucoup sur la publicité pour augmenter ses revenus.
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