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Météo : l’arrivée tardive mais pas sans effet de La Niña

Le phénomène climatique La Niña, tant attendu en 2024, a finalement émergé en décembre. Si son impact s’annonce plus modeste que prévu, il devrait tout de même jouer un rôle sur les conditions météo mondiales jusqu’au printemps.

La Niña, c’est un peu la « petite sœur » d’El Niño, avec des eaux plus fraîches dans le Pacifique tropical et des effets climatiques bien particuliers. Après une longue attente – les spécialistes l’annonçaient déjà au printemps 2024 – La Niña s’est finalement manifestée en décembre, selon la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).

Un phénomène sous surveillance

Mais pourquoi une telle lenteur ? Les océans ont connu des températures record en 2024, retardant l’apparition des conditions typiques de La Niña. Cette version tardive et plus faible du phénomène reste cependant bien visible : les températures de surface dans la zone Niño-3.4 (un indicateur clé) sont passées sous le seuil de -0,5 °C, atteignant -0,6 °C en décembre. De plus, l’atmosphère a affiché des signes caractéristiques : vents alizés renforcés, pluies intenses sur l’Indonésie et sécheresse au centre du Pacifique.

La Niña, même dans une version « modeste », n’est pas sans conséquence. Ce phénomène agit sur les régimes climatiques mondiaux, influençant températures et précipitations. En Amérique du Nord, on s’attend à des hivers plus humides au nord et plus secs au sud, avec des impacts possibles sur l’agriculture et les ressources en eau. Cependant, son influence devrait être moindre en raison de sa faiblesse.

Un autre point intéressant : La Niña peut aussi affecter l’activité cyclonique. Les spécialistes ont observé une réduction inédite du cisaillement des vents dans l’Atlantique en 2024, ce qui pourrait avoir facilité la formation d’ouragans. Coïncidence ou lien direct ? La question reste ouverte, mais les chercheurs poursuivent leurs analyses.

Pour entrer dans les annales officielles, La Niña doit durer au moins cinq saisons consécutives de trois mois. Or, les prévisions actuelles montrent 59 % de chances que les conditions persistent jusqu’en avril, mais aussi 60 % de probabilités qu’elles reviennent à la normale au printemps. Traduction : cette La Niña pourrait bien rester un phénomène de courte durée.

La faiblesse de l’événement s’explique aussi par son arrivée tardive. Les phénomènes ENSO (El Niño-Southern Oscillation) atteignent généralement leur pic en hiver, laissant peu de temps à La Niña pour se renforcer cette saison.

Cette La Niña atypique intrigue les climatologues. Pourquoi un tel retard ? Comment les océans plus chauds influencent-ils son intensité ? Ces questions n’ont pas de réponse, mais les chercheurs comptent bien tirer des enseignements de cette édition 2024-2025, notamment pour mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur ces cycles naturels.

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Source : NOOA

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