Et si les rails abandonnés devenaient des centrales solaires ? La SNCF, qui cherche de nouvelles solutions pour réduire son empreinte énergétique, va tester un concept aussi simple qu’efficace : le ferrovoltaïsme ! L’idée est de poser des panneaux photovoltaïques sur des lignes ferroviaires inutilisées. Pas besoin de creuser ni de construire quoi que ce soit, les panneaux sont simplement installés sur les rails. Mieux encore, ils arrivent sur place… par train ! Le tout s’assemble en quelques étapes, sans fondation ni travaux lourds.
Des panneaux solaires sur des rails oubliés
Le projet, surnommé Solveig (clin d’œil aux « chemins du soleil » scandinaves), est testé depuis le 17 janvier au technicentre d’Achères (Yvelines). L’objectif ? Fournir de l’énergie renouvelable pour des besoins ponctuels, comme alimenter un chantier ou un site isolé. Si les résultats sont satisfaisants, Solveig pourrait bien devenir la solution idéale pour valoriser les 7.000 kilomètres de lignes inutilisées en France.
Solveig s’inscrit dans un projet plus large de la SNCF : produire 1.000 mégawatts de capacité photovoltaïque d’ici 2030. Cela représente 15 à 20 % des besoins en électricité de l’entreprise, qui reste le plus gros consommateur industriel d’électricité en France. La SNCF, via sa filiale SNCF Renouvelables créée en 2023, explore tous les moyens pour utiliser au mieux son vaste domaine foncier : ombrières dans les gares, panneaux sur les toits des bâtiments ou encore installations le long des voies.
Et ce n’est qu’un début. À plus long terme, la compagnie envisage de couvrir jusqu’à 10.000 hectares avec des panneaux solaires d’ici 2050. La SNCF espère non seulement devenir autosuffisante en énergie, mais aussi revendre une partie de sa production. Une transformation complète et une sacrée opportunité pour une entreprise qui fait rouler 80 % de ses trains à l’électricité — une énergie qui coûte cher. On imagine les économies si la SNCF devient productrice d’électricité.
Un des atouts de Solveig est sa flexibilité. Contrairement à des installations solaires classiques, ces panneaux sont conçus pour être démontés facilement. Ils peuvent être installés sur des segments de 20 à 30 kilomètres, puis déplacés en fonction des besoins. « Avec Solveig, on répond à des problématiques locales sans laisser de traces », explique-t-on du côté d’Arep, la filiale de la SNCF qui a développé le système.
Les six mois de tests à Achères permettront de vérifier la durabilité des panneaux dans un environnement ferroviaire parfois hostile. Si l’expérience est concluante, le ferrovoltaïsme a tout pour renforcer la transition énergétique de la SNCF, tout en redonnant vie à des rails oubliés.
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