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RTX 5090 : que disent les premiers benchmarks ?

A quelques jours de l’arrivée de la nouvelle reine des GPU, les testeurs les mieux référencés de l’écosystème hardware ont livré leurs premiers verdicts sur ce véritable monstre. Au menu : des performances (et une consommation) phénoménales, ainsi que de nouvelles fonctionnalités convaincaintes bien qu’hétérogènes.

Les médias spécialisés ont enfin pu passer la RTX 5090, la nouvelle matriarche de la gamme « “grand public” d’Nvidia, au peigne fin. Ce véritable monstre, représentant de la fameuse nouvelle architecture Blackwell présentée comme révolutionnaire, répond-elle aux attentes des experts ? Voici une synthèse des premières réactions, entre admiration et frustration.

Un châssis plus raisonnable

Le premier point qui semble faire l’unanimité chez tous les reviewers, c’est le form factor de ce nouveau modèle ultra haut de gamme. La RTX 5090 a bénéficié d’une cure d’amaigrissement substantielle par rapport à la gigantissime RTX 4090 : elle est près de deux fois plus fine que l’ancien modèle. Ceux qui craignaient (légitimement) que cette nouvelle mouture ne rentre carrément pas dans leur boîtier de prédilection peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles. Cela libère aussi davantage d’espace pour installer un système de refroidissement de haute volée, ce qui ne sera pas du luxe vu le potentiel de la bête.

En jeu, des performances de très haute volée

Inutile de tourner autour du pot : comme on pouvait s’y attendre, la RTX 5090 est désormais la carte graphique “grand public” (toutes proportions gardées, évidemment) la plus puissante du marché, point barre.

C’est particulièrement vrai dans les conditions les plus difficiles qui soient pour le hardware. Sur des benchmarks très exigeants comme Time Spy Extreme et Speedway de la suite 3DMark, les reviewers les mieux référencés du secteur comme der8auer ont observé un gain de performances de l’ordre de de 25 et 40 % respectivement.

Cette conclusion est aussi valable sur un large ensemble de titres AAA récents en résolution 4 K. La plupart des reviewers ont constaté un gain de 20 à 50 % en fonction des titres. Les performances en ray-tracing, de leur côté, grimpent aussi de 25 à 40 %. On le constate notamment sur les titres notoirement exigeants, comme Cyberpunk 2077. Plusieurs sources ont noté que sur le jeu de CD Projekt Red, la RTX 5090 est la toute première carte graphique à franchir la barre des 100 fps en moyenne en qualité Ultra 4K, et ce avec une avance d’environ 30 % sur la RTX 4090 !

Certes, l’ère du doublement des performances à chaque génération est révolue depuis belle lurette. Mais dans le contexte actuel, il s’agit indiscutablement d’une vraie montée en gamme qui satisfera les gamers les plus exigeants, à condition de consentir à un sacrifice financier conséquent.

En revanche, cette avance est significativement plus faible aux résolutions moins élevées. Les reviewers semblent unanimes : en 1080p et 1440 p, l’écart entre la RTX 5090 et la 4090 (et même la RX 7900 XT d’AMD) est globalement trop faible pour justifier l’achat de cette carte au prix astronomique. En d’autres termes, si vous n’avez pas l’intention de jouer en 4K, mieux vaut passer votre chemin.

Refroidissement et consommation : du bon et du mauvais

Les testeurs ont aussi mis en avant les performances thermiques plutôt convaincantes de ce nouveau modèle, avec des pics de température pas aussi astronomiques qu’on pourrait le penser. La nouvelle solution de refroidissement de la Founder’s Edition fonctionne, c’est indiscutable, et il sera intéressant si les différents intégrateurs qui proposeront bientôt leurs propres versions de la carte feront aussi bien.

En revanche, le verdict est bien plus sévère au niveau de la consommation d’énergie. Comme prévu, la RTX 5090 a un appétit absolument gargantuesque qui n’est pas toujours justifié par le gain de puissance brute.

En effet, le « prix par image » (une métrique souvent utilisée pour illustrer le rapport performances/prix d’une carte) est assez désavantageux ; toutes les sources placent la RTX 5090 à peu près au même niveau que la RTX 4090 à ce niveau, et donc significativement plus bas que les RTX 4070 ou RX 7800 d’AMD.

Même constat du côté des performances par watt, qui illustrent la rentabilité énergétique de la carte. Dans l’ensemble, l’augmentation des performances semble quasiment équivalente à celle de la consommation, contrairement à ce qu’affirmait Nvidia qui promettait un progrès substantiel à ce niveau. Pour exploiter pleinement la RTX 5090, il faudra donc disposer d’un bloc d’alimentation absolument monstrueux, sachant qu’elle peut franchir la barre des 500 W (!) à plein régime.

Des nouvelles fonctionnalités assez hétérogènes

Au-delà du gain de performances, l’autre gros argument de l’architecture Blackwell réside dans la ribambelle de nouvelles fonctionnalités. Deux d’entre elles sont particulièrement alléchantes : le DLSS 4, nouvelle version du système de suréchantillonage propriétaire d’Nvidia, et le Multi Frame Gen, une extension de la fonctionnalité qui permet de générer des images synthétiques grâce à l’IA pour augmenter artificiellement le nombre de frames par seconde.

Commençons par le DLSS. Nvidia a radicalement changé son approche en modifiant l’architecture du modèle IA qui se charge du suréchantillonage. Le réseau convolutif a laissé sa place à un transformeur, vaguement comparable à celui qui alimente les agents conversationnels comme ChatGPT, afin d’améliorer la façon dont le GPU « interprète » chaque scène pour en augmenter la résolution effective.

Sur le papier, cela devrait augmenter la fidélité de la restitution des images, et dans l’ensemble, les reviewers semblent plutôt convaincus par le résultat — même s’ils ont tous remarqué la présence d’artefacts visuels parfois gênants, comme sur le DLSS3. En résumé : une plus-value, certes, mais pas non plus la révolution annoncée.

L’autre grosse nouveauté, c’est l’extension du système Frame Generation qui est arrivé avec le DLSS3. Pour rappel, c’est un système basé sur l’interpolation qui permet de générer des images synthétiques supplémentaires entre les « vraies » images recrachées par le moteur du jeu, afin d’augmenter massivement le framerate. Avec le DLSS4, il laisse désormais sa place au Multi Frame Generation (MFG), qui peut générer trois images additionnelles au lieu d’une seule pour quadrupler le nombre d’images par seconde.

Absolument phénoménal sur le papier — mais ce MFG tient-il la route en pratique ? En termes purement numériques, c’est un énorme OUI. Les reviewers ont tous réussi à atteindre des nombres d’images par seconde absolument délirants sur des jeux pourtant très exigeants ; la plupart d’entre eux ont par exemple franchi la barre des 250 ips en moyenne sur Cyberpunk 2077 en 4K, ce qui est tout simplement impossible sans cette technologie.

Mais en pratique, la réalité est plus nuancée. Si ces chiffres ont évidemment été brandis comme une révolution par la machine à communication bien rodée d’Nvidia, cela ne se traduit pas forcément par une meilleure expérience de jeu. Puisqu’il s’agit d’images synthétiques qui ne proviennent pas directement du moteur de jeu, les informations qu’elles contiennent ne sont techniquement pas « à jour », ce qui peut poser un vrai problème en termes de latence. Si elle est élevée de base, le fait d’augmenter massivement le framerate sans la réduire peut produire un résultat assez déroutant et même contre-productif selon plusieurs reviewers — en particulier dans les jeux compétitifs où la moindre milliseconde peut faire toute la différence.

En résumé, ces premiers benchmarks sont à peu près cohérents avec les pronostics des spécialistes : il s’agit d’une carte monstrueuse à absolument tous les niveaux dont le prix et la consommation seront rédhibitoires pour le commun des mortels. Les joueurs de l’extrême, qui disposent déjà d’une bête de course capable d’exploiter toutes ses capacités, auront tout de même droit à un gain de performances substantiel à partir du 30 janvier prochain.

Pour des informations détaillées, nous vous conseillons les reviews de spécialistes réputés pour leur rigueur comme der8auer, Hardware Unboxed, et surtout Gamers Nexus, qui ont passé cette carte au peigne fin jusque dans les moindres détails.

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