Dans un communiqué relayé par Tom’s Hardware, Sony a annoncé la fermeture imminente de son tout dernier site de production de Blu-ray. Une initiative qui n’augure rien de bon pour cette technologie, et qui va peut-être marquer la fin des supports de stockage optiques tels qu’on les connaît aujourd’hui.
L’arrivée du Blu-ray, au début des années 2000, a lancé une petite révolution dans le monde du divertissement. Avec sa capacité de stockage largement supérieure à celle des bons vieux DVD, ce standard a joué un rôle significatif dans la démocratisation du contenu multimédia en très haute définition. Grâce à sa durabilité importante et aux gros efforts de ses concepteurs pour assurer sa prise en charge sur le long terme, il a longtemps été présenté comme un nouveau standard.
Le streaming, bourreau des disques
Mais c’était sans compter la direction prise par l’industrie du divertissement. Au fil des années, le public s’est de plus en plus habitué à consommer du contenu directement en ligne, notamment par l’intermédiaire de plateformes de streaming. On peut notamment citer l’incontournable Netflix, dont la popularité a véritablement commencé à exploser peu après l’introduction du Blu-ray.
Au fil des années, il est devenu de plus en plus évident que les supports de stockage physique auraient énormément de mal à remporter leur guerre contre ces services 100 % numériques, nettement moins contraignants. Certes, on constate tout de même un regain d’amour pour le stockage local en ce moment, notamment à cause des manigances commerciales de plus en plus discutables des géants du streaming qui continuent d’augmenter leurs prix sans pour autant garantir la disponibilité des œuvres sur le long terme.
Mais au bout du compte, la tendance reste la même : les Blu-ray sont devenus de moins en moins rémunérateurs, à tel point que Sony n’a désormais plus d’intérêt financier à garder ce pan de son activité sous perfusion.
La fin d’une ère
À la mi-2024, le géant japonais du multimédia a donc pris la décision de mettre fin à la production de Blu-ray destinés au grand public. Jusqu’à présent, il continuait toutefois à en produire pour ses gros clients commerciaux et les entreprises. Mais les spécialistes du secteur considéraient largement que Sony ne faisait que repousser l’inéluctable — et ils avaient raison. Le communiqué de la firme explique que le dernier couperet va tomber en février 2025, avec la fermeture du dernier site de production.
Techniquement, cela ne signifie pas que la production mondiale de Blu-ray va s’arrêter du jour au lendemain. En effet, Sony n’est pas le propriétaire exclusif de ce format ; techniquement, cet honneur revient à la Blu-ray Disc Association (BDA), le consortium d’entreprises qui se charge de développer le format et de délivrer les licences associées. Le géant japonais ne pourra donc pas décider seul du sort de cette technologie, et d’autres entreprises pourront continuer à produire des Blu-ray.
Mais étant donné qu’il était sans conteste son principal mécène, et que les autres poids lourds du secteur abandonnent aux-aussi le navire (LG a aussi abandonné le Blu-Ray en décembre 2024), cela n’augure rien de bon pour le futur de cette technologie en particulier… et même des supports commerciaux de stockage physiques en général. Par exemple, il est fort probable que les prochaines éditions de la PlayStation de Sony soient entièrement dépourvues de lecteur de disque optique.
Nous nous dirigeons bel et bien vers la fin d’une ère, avec tout ce que cela implique pour les collectionneurs et, plus largement, pour tous ceux qui souhaitent conserver un vague sentiment de propriété de leurs produits numériques.
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