Le 8 janvier dernier, les détenteurs d’un Google Pixel 4a ont été invités à mettre à jour leur smartphone vers Android 13 pour “améliorer la stabilité de la batterie”. Jusqu’ici, rien de bien alarmant pour des appareils datant de plus de quatre ans, le téléphone est commercialisé depuis août 2020. Sauf que cette mise à jour a considérablement impacté les performances de la batterie, réduit l’autonomie de plusieurs heures selon certains utilisateurs et ne peut être refusée indéfiniment. Des clients ont remarqué une perte de deux heures et une difficulté à charger leur téléphone.
Depuis quelques jours, la colère gronde chez les consommateurs. De nombreux sujets ont été ouverts sur Reddit comme le rapportent nos confrères des Numériques. Les propriétaires de Pixel 4a déplorent une mise à jour qui pourrait bien signer l’arrêt de mort de leur smartphone. Cette vague de signalement a poussé Google à publier un communiqué pour expliquer la situation. On peut y lire : “Nous souhaitons que nos clients bénéficient de la meilleure expérience possible pour leurs produits. Les utilisateurs des appareils concernés sont donc éligibles à une mesure d’apaisement de la part de Google”.
Une réparation gratuite… mais pas en France
Pour apaiser la situation, Google propose un programme de dédommagement incluant le remplacement de la batterie gratuitement sur plusieurs territoires. Au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Inde, les clients peuvent se présenter dans les magasins pour procéder au remplacement sans frais et sans rendez-vous. La France n’est en revanche pas concernée, et la procédure ne pourra se faire que dans la limite des stocks disponibles.
Google ne précise pas combien d’appareils sont concernés L’entreprise propose aussi une enveloppe compensatoire de 50 dollars ou code de réduction de 100 dollars pour l’achat d’un nouveau téléphone, converti en devise locale. La firme de Mountain View invite aussi ses clients à choisir leur dédommagement avec précaution, puisqu’il ne sera pas possible d’annuler après coup. Enfin, les utilisateurs concernés ont une année pour émettre une réclamation auprès du service client.
Pas suffisant selon HOP
HOP, Halte à l’obsolescence programmée, tire la sonnette d’alarme et annonce avoir reçu des signalements de clients et clientes mécontents. L’association a publié un communiqué pour dénoncer cette pratique et les mesures mises en place pour dédommager les clients.
“Ces options s’avèrent insatisfaisantes au vu des dommages causés aux consommateur.ices et à l’environnement pour ce modèle mis sur le marché depuis mi 2020. L’ampleur du dommage reste méconnue mais pas pour Google qui propose de vérifier si “votre appareil est éligible” à cette compensation en indiquant le numéro IMEI du téléphone et serait donc en capacité de chiffre ces répercussions. Le flou règle aussi sur le caractère irréversible de cette mise à jour”.
L’association invite les clients concernés à se manifester via un formulaire dédié. HOP rappelle que les témoignages sont essentiels dans le cadre d’une suspicion d’obsolescence programmée. Pour rappel, la pratique est définie par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour augmenter le taux de remplacement. Elle est punie de deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.
Comme le note Halte Obsolescence Programmée, 79% de l’empreinte carbone d’un smartphone provient de sa fabrication. À l’heure où les géants de la Tech sont invités à la sobriété énergétique, la facilité d’accès aux réparations devrait être une priorité.
*** La rédaction du Journal du Geek a contacté Google, cet article sera mis à jour pour inclure leur réponse ***
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