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Netflix, Prime Video, Disney+ : Médiamétrie veut mesurer les audiences des plateformes

En 2025, Médiamétrie veut en finir avec le mystère entourant les audiences des plateformes de streaming en France. Comment l’institut va calculer la part de marché des différents acteurs du secteur ?

Qui des plateformes de streaming ou des chaînes linéaires a vraiment la faveur des spectateurs français ? Depuis leur entrée dans le paysage audiovisuel français, les acteurs de la SVoD ne font pas la démonstration d’une transparence à toute épreuve. Si Netflix partage les audiences de certaines de ses productions dans le monde, dans un classement hebdomadaire plus transparent que celui de ses rivaux, force est de constater qu’aucun outil ne permet encore de mesurer l’adhésion des téléspectateurs français aux plateformes de streaming par abonnement au quotidien. Seul le nombre d’abonnements est utilisé pour déterminer le succès des offres, telles que Netflix, Prime Video ou encore Disney+.

À l’heure où la publicité investit largement les abonnements des géants du domaine, Médiamétrie veut appliquer sa recette de l’audimat à la consommation à la demande. L’entreprise y travaille depuis deux ans, en collaboration avec une majorité des firmes concernées. Selon un article de Télérama, qui s’est rendu à la conférence de rentrée de Médiamétrie, l’analyse des audiences du streaming par abonnement est en marche. Elle permettra aux annonceurs de mieux saisir les enjeux du divertissement de salon. Le PDG de la société spécialisée dans la mesure d’audience, Yannick Carriou, détaille les moyens mis en œuvre pour un tel projet.

Le “streaming meter” dans plusieurs ménages français

Médiamétrie s’inspire des méthodes utilisées de l’autre côté de l’Atlantique pour mesurer l’adhésion des spectateurs aux différentes plateformes proposées. Comme Nielsen Streaming par exemple, très utilisée par les médias pour évoquer le succès ou l’insuccès d’une série ou d’un film, Médiamétrie se reposera sur les données collectées par un “streaming meter”. Ressemblant à une box TV, le dispositif se connecte au Wi-Fi et détecte tous les services de streaming utilisés dans le foyer. Cela comprend évidemment les connexions réalisées via la télévision, mais aussi les tablettes ou smartphones connectés au réseau principal. Le début du visionnage et la fin du visionnage seront utilisés pour déterminer le temps passé par chacun des foyers panels sur telle ou telle plateforme.

Ensuite, grâce un dispositif baptisé “fingerprint”, Médiamétrie pourra connaître dans le détail les programmes regardés. À la manière des services de reconnaissance audio, comme Shazam par exemple, il pourra savoir qui d’Emily in Paris ou Stranger Things aura eu la préférence des consommateurs observés. L’entreprise française précise que l’analyse des audiences par programme ne sera pas communiquée avant le deuxième semestre 2025. Dans un premier temps, c’est simplement le nombre d’appareils s’étant connecté à Netflix, Prime ou encore Disney+ à une heure précise qui sera dévoilé. La publication de l’Audimat, marque de fabrique de Médiamétrie, promet ainsi d’être largement bousculée au cours des prochains mois. Concrètement, Médiamétrie pourra analyser les scores de TF1 ou France Télévisions à pied d’égalité avec ceux du N rouge ou de Prime Video. 

Un comité Cross media pour affiner les résultats

Médiamétrie a précisé ne pas essentiellement se baser sur ses propres mesures pour tirer ses conclusions. L’entreprise compte aussi sur la collaboration des plateformes pour permettre une analyse la plus fiable possible. Une grande majorité des entités ont rejoint le consortium, d’autres sont en discussion. C’est le cas de Max et certains acteurs de la presse en passant par… TikTok. Le réseau social chinois pourrait en effet être comptabilisé dans les prochaines mesures de Médiamétrie, de quoi bouleverser les pronostics à l’heure du calcul des audiences. Le réseau social leader en prime time ? C’est une éventualité.

En revanche, Meta a refusé de collaborer avec l’organisme français. Les vidéos Instagram et Facebook seront tout de même observées grâce au “streaming meter”. Yannick Carriou a expliqué, toujours selon nos confrères de Télérama que “les premiers résultats ne seront peut-être pas parfaits. Tout le monde rêve d’avoir une mesure extrêmement détaillée et complète comme celle de la télévision, mais la variété des outils techniques et des contextes de distribution ne rend pas ce rêve immédiatement réalisable. Nous sommes toutefois en mesure de lancer le comité, de faire des calculs qui vont servir de base à des améliorations futures”.

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