Alors que les technologies évoluent rapidement et que de nouvelles méthodes d’authentification améliorent la sécurité des paiements, la signature de votre carte peut tout de même s’avérer utile dans certaines situations, notamment lorsqu’il s’agit de lutter contre la fraude bancaire.
L’obligation de signer la carte bancaire : une formalité pas si anodine
Lorsque vous recevez une nouvelle carte bancaire, votre premier réflexe est probablement de l’activer pour commencer à l’utiliser. Cependant, un geste primordial doit précéder cette étape : la signature au verso de la carte.
Peu de gens le savent, mais cette signature n’est pas facultative. Elle est en réalité une obligation qui figure dans le contrat signé (souvent de façon virtuelle) entre vous et votre banque. Par exemple, SG (anciennement Société Générale) insiste sur ce point dans ses conditions générales : “La Carte est rigoureusement personnelle. Si la carte comporte un panneau de signature, son titulaire doit, dès réception, y apposer sa signature. Il est strictement interdit au titulaire de la Carte de la prêter ou de s’en déposséder.”
Bien sûr, votre signature ne vous est presque jamais demandée lors de vos paiements, et encore moins lorsque vous retirez de l’argent ou payez sans contact. Cependant, il peut exister des situations où la signature s’avère utile, notamment lorsqu’il s’agit de vérifier l’identité du titulaire de la carte.
La signature : un rempart contre la fraude
Mais pourquoi cette insistance sur une simple signature ? La réponse réside dans la lutte contre la fraude bancaire, un fléau qui coûte des millions d’euros chaque année aux consommateurs et aux institutions financières. En 2024, malgré l’avancement des technologies digitales de sécurité, la signature reste un moyen efficace de vérification de l’identité du porteur de la carte.
Lors d’un achat en magasin, particulièrement pour les transactions d’un montant élevé (généralement au-delà de 1 500 euros), le commerçant est en droit de vous demander une pièce d’identité. Il peut alors comparer la signature présente sur votre carte avec celle de votre document d’identité, ajoutant ainsi une couche de sécurité supplémentaire à la transaction.
De plus, dans certaines situations, notamment lors de l’achat de biens de luxe ou de services haut de gamme, il peut vous être demandé de signer le ticket de caisse. Là encore, la signature au dos de votre carte sert de référence pour vérifier l’authenticité de votre signature sur le reçu. D’ailleurs, cette pratique est courante dans d’autres pays, même pour les petits achats. Aux Etats-Unis, la signature du porteur sur le reçu est parfois requise lors de l’achat par carte bancaire, notamment sur les terminaux de paiement plus anciens.
La norme EMV a rendu la signature moins importante
Les cartes bancaires modernes ne fonctionnent pas exactement de la même façon que leurs anciennes versions. Par exemple, les chiffres en relief ont laissé place à des chiffres simplement imprimés sur la carte, et la bande magnétique a pratiquement disparu. Les informations de la carte bancaire sont maintenant présentes dans la puce, ce qui permet d’abandonner la signature et de passer à une technologie anti fraude plus avancée :
EMV est une méthode de paiement basée sur une norme technique pour les cartes de paiement à puce, les terminaux de paiement et les distributeurs automatiques compatibles. EMV signifie Europay, Mastercard et Visa, les trois entreprises qui ont créé cette norme. Avec une carte à puce EMV, le risque de fraude est minime, puisque les informations sont stockées uniquement dans la puce. Le code PIN est ainsi suffisant pour vérifier l’identité du porteur et autoriser les transactions.
Depuis l’introduction de la puce et du code PIN pour les cartes de paiement, le clonage de la puce n’est plus réalisable. Seule la bande magnétique (de plus en plus rare) peut être copiée, et une carte copiée ne peut pas être utilisée seule sur un terminal exigeant un code PIN. Aujourd’hui, la grande majorité des terminaux de paiement est compatible avec la norme EMV. Si un vendeur accepte une transaction via un terminal de paiement non compatible, il peut être tenu responsable en cas de réclamation pour fraude.
Certaines cartes ont perdu l’emplacement de la signature
Bien que la signature reste utilisée lors de rares occasions, il faut reconnaître que les méthodes de paiement évoluent rapidement et que la signature est en train de devenir obsolète. Avec l’avènement des paiements sans contact et des portefeuilles numériques comme Apple Pay ou Google Pay, la pertinence de la signature au dos de la carte a été remise en question. Ces technologies permettent une authentification efficace, que ce soit au niveau du téléphone (empreinte digitale, reconnaissance faciale) ou de la carte en elle-même.
En cas de doute, il ne coûte rien d’apposer rapidement sa signature au dos de la carte pour ajouter une couche de protection supplémentaire. Cela assure le respect des conditions d’utilisation de la carte et évite les litiges avec votre banque en cas d’utilisation frauduleuse. Pour une carte encore plus sécurisée, utilisez une authentification renforcée : activez la double authentification pour vos achats en ligne, et si vous le pouvez, utilisez une carte virtuelle. Pour les achats en personne, utilisez au maximum le paiement sans contact, et vérifiez régulièrement vos relevés de compte.
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