Sonos a connu une année 2024 compliquée, marquée par une série d’événements qui ont mis l’entreprise en difficulté. Tout a commencé en mai avec le lancement d’une nouvelle version de son application mobile. Cette dernière, censée améliorer l’expérience utilisateur, s’est avérée être un véritable cauchemar. Des fonctions essentielles, comme l’accès aux bibliothèques musicales ou les minuteurs, étaient absentes ou inutilisables, provoquant la colère des clients.
Une application à problèmes, des conséquences lourdes
La situation a eu des répercussions immédiates : forums envahis de plaintes, image ternie, et un coût estimé entre 20 et 30 millions de dollars pour corriger les problèmes. Face à cette crise, l’entreprise a licencié 6 % de ses employés et le CEO Patrick Spence a renoncé à son bonus annuel, avec sept autres cadres.
Mais ces mesures n’ont pas suffi à calmer la tempête. Les ventes ont chuté de 12 % sur l’année et une baisse de 9 à 22 % des revenus est prévue au premier trimestre 2025. En parallèle, les tensions internes ont continué de monter, notamment sur la gestion du projet. Des ingénieurs avaient pourtant alerté les dirigeants sur les lacunes de l’application avant son lancement, mais leurs avertissements sont restés lettre morte.
Cette semaine, Sonos a annoncé que Patrick Spence quittait immédiatement son poste de PDG, mettant fin à 11 années passées dans l’entreprise, dont six à sa tête. Pour le remplacer temporairement, le conseil d’administration a nommé Tom Conrad, un membre du conseil et ancien dirigeant de Pandora et Snapchat. Sa mission (impossible ?) : regagner la confiance des employés et des clients.
Dans un email adressé aux équipes, le CEO par interim a annoncé des changements dans l’organisation, dont la suppression du poste de Chief Product Officer (directeur produit) occupé par Maxime Bouvat-Merlin. Ce dernier, également pointé du doigt pour sa gestion de l’application défaillante, quittera Sonos après une période de transition. « Je veux simplifier la structure de direction et rendre l’organisation produit plus agile », a expliqué Tom Conrad.
Malgré ces secousses, Sonos affirme poursuivre le développement de ses futurs produits. Parmi eux, une box de streaming est attendu, pour concurrencer Apple, Amazon et Roku dans les salons.
Ces bouleversements suffiront-ils à relancer Sonos ? Si certains produits, comme les enceintes Arc Ultra et Era 300, continuent de séduire, l’entreprise devra relever un défi existentiel : reconquérir des clients déçus par sa gestion. Tom Conrad, qui s’est retroussé les manches pour résoudre les problèmes de l’application, est perçu comme un homme de terrain capable de redresser la situation. En attendant, Sonos mise sur la transparence et promet de ne plus reproduire les erreurs du passé. Un pari risqué, mais nécessaire pour tourner la page d’une année mouvementée.
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