Donald Trump est de retour et son comeback à la Maison-Blanche pousse de nombreux géants américains à mettre fin à leurs programmes de « diversité, égalité et inclusion » (DEI). Ces entreprises sont McDonald’s, les supermarchés Walmart, Ford, mais aussi Meta. Sous la houlette de Mark Zuckerberg, le géant des réseaux sociaux multiplie les initiatives jugées « anti-woke » comme la fin du fact-checking sur Meta. « Les nouvelles directives de Meta ne permettent pas de traiter les personnes de malades mentales – à moins qu’elles ne soient LGBT+ », a déploré la semaine dernière le compte collectif LGBWithTheT, sur X. La multinationale a maintenant décidé d’abandonner des programmes pensés pour favoriser l’inclusion au sein de l’entreprise.
Un grand virage qui ne concerne pas Apple, si l’on en croit un document consulté par l’AFP. Remis au gendarme américain des marchés (SEC), il indique que le National Center for Public Policy Research a soumis au vote des actionnaires de la marque à la pomme, une proposition « d’abandonner les efforts en matière de diversité, équité et inclusion (DEI) ». Malgré le discours de ce groupe de réflexion conservateur, qui évoque le risque d’éventuelles poursuites judiciaires auxquelles s’expose Apple, le conseil d’administration de la Pomme a rejeté cet argument. Ce dernier, où siège Tim Cook, assure que la société californienne dispose d’un programme « bien établi » pour être en conformité avec la loi.
La marque à l’origine de l’iPhone poursuit en affirmant qu’elle « ne pratique aucune discrimination en matière de recrutement, d’embauche, de formation ou de promotion ». Elle accuse même le think thank conservateur de « micro-manager » l’entreprise, mais la proposition sera désormais soumise au vote des actionnaires. Il aura lieu le 25 février prochain, lors de l’assemblée générale d’Apple.
Donald Trump et Tim Cook : du boycott à l’entente cordiale
Faut-il voir un signe d’opposition de la part d’une firme qui se mêle peu à la politique, mais n’hésite pas à soutenir des associations de défense des droits LGBTQ+ ? Tim Cook, qui a fait son coming-out, s’impose aussi comme une icône gay du côté de la Silicon Valley.
La réalité est plus complexe et le patron d’Apple a récemment suivi les traces de ses pairs en donnant un million de dollars au fonds d’investiture de Donald Trump. Le don ne provient pas de la société frappée d’une pomme et a été réalisé par Tim Cook personnellement. Selon Axios, il résulterait de la « longue relation de collaboration entre Donald Trump et Tim Cook ».
Leurs relations n’ont pourtant pas toujours été bonnes, comme en témoigne le discours de Donald Trump en 2016, avant qu’il n’accède pour la première fois à la Maison-Blanche. Le candidat aux primaires républicaines appelait au boycott d’Apple tandis que Tim Cook exprimait ouvertement son opposition sur des thèmes majeurs, comme l’immigration. Toutefois, et comme l’indiquait Les Echos dès 2021, Tim Cook est l’un des rares à avoir su apprivoiser Donald Trump. Il a réussi à le faire dès le premier mandat, là où de nombreux dirigeants de la Silicon Valley avaient préféré afficher leur soutien au parti démocrate.
La déception Joe Biden
Cependant, le mandat de Joe Biden a profondément déçu les grands groupes de la Silicon Valley comme l’explique le chercheur Nikos Smyrnaios. Au site 20 minutes, il explique : « La tech n’a pas apprécié le mandat de Joe Biden, qui leur a fait comprendre que leurs entreprises devaient respecter les mêmes règles que les autres ». Sans être forcément pro-Trump, la Silicon Valley – Mark Zuckerberg en tête – pense désormais à ses intérêts et n’est pas contre se ranger derrière le nouveau président élu. Et Apple ? La Pomme essayera de trouver le juste équilibre dans ce climat politique, entre volonté de satisfaire ses intérêts et défendre ses positions. Finalement, elle pourrait être l’une des rares grandes entreprises à maintenir ses engagements.
En attendant, Tim Cook sera présent à l’investiture de Donald Trump.
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