Un jour à peine après la signature d’un accord entre Google et l’Associated Press, c’est Mistral, un des fers de lance de l’IA française et européenne, qui a annoncé un nouveau partenariat avec l’Agence France-Presse (AFP). La licorne basée à Paris va désormais pouvoir exploiter l’immense base de données de la prestigieuse agence de presse pour améliorer la précision et la pertinence du Chat, son agent conversationnel dopé à l’IA.
En pratique, ce dernier pourra puiser dans un énorme coffre au trésor de dépêches et d’articles de presse de qualité. L’AFP est une des plus grandes agences de presse au monde, avec plus de 2300 textes publiés chaque jour dans six langues différentes – du français à l’anglais en passant par l’allemand, le portugais, l’espagnol et l’arabe.
En outre, elle est globalement considérée comme l’une des sources les plus fiables de l’écosystème médiatique international – un point très important dans ce contexte. En effet, de nombreux chatbots IA, à commencer par l’incontournable ChatGPT d’OpenAI, ont régulièrement été pointés du doigt pour leurs biais et leur propension à relayer des informations factuellement fausses. Le fait que Le Chat dispose d’un accès complet à une source aussi réputée est donc un argument commercial plus que conséquent.
« Dans un monde inondé d’informations, l’intégration des contenus de l’AFP permettra aux utilisateurs du Chat d’obtenir des réponses plus riches et plus précises. Cette amélioration est particulièrement précieuse pour les entreprises qui adoptent l’IA générative, en leur garantissant l’accès à des informations fiables et sourcées », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.
Il convient aussi de noter que c’est la première fois que l’AFP signe un partenariat de ce genre. Pour l’agence, le bénéfice est double. Ce mariage est à la fois une occasion de se rapprocher de l’industrie de l’IA, qui pèse de plus en plus lourd dans la sphère médiatique, mais aussi de dégager une nouvelle source de revenus pour alimenter son armée de journalistes chevronnés.
Une stratégie inaugurée par OpenAI
En revanche, Mistral n’est pas la première entreprise spécialisée dans l’IA à tisser ce genre de lien avec le monde de la presse. Cette démarche a largement été inaugurée par OpenAI. Pour rappel, les premières versions de ChatGPT ont été fortement critiquées par rapport à leur opacité, puisqu’il était autrefois très difficile de savoir exactement d’où le chatbot tirait ses informations – tout sauf idéal, sachant qu’il avait également la fâcheuse habitude de régurgiter des affirmations trompeuses voire carrément fantaisistes. L’entreprise a aussi été visée par plusieurs procès de la part d’organes de presse dont elle était (et est toujours) accusée de piller allègrement le contenu sans contrepartie financière.
Pour faire d’une pierre deux coups et améliorer son produit tout en réduisant son exposition au niveau légal, l’écurie de Sam Altman a donc commencé à multiplier les partenariats avec des acteurs majeurs de la presse comme le groupe Axel Springer, l’Associated Press, le Financial Times ou encore Le Monde.
Maintenant que Mistral lui a emboîté le pas, il sera intéressant de voir si le porte-étendard de l’IA française va également étoffer son catalogue à travers d’autres contrats de ce genre, notamment avec de grands noms de la presse tricolore.
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