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Satanisme, trafic d’enfant et fake news : pourquoi l’incendie de Los Angeles embrase les complotistes ?

Sur les réseaux sociaux, les théories mettant à mal l’idée d’un départ de feu accidentel se multiplient. On fait le point.

Depuis déjà plusieurs jours, le feu ravage les collines de Los Angeles. À l’heure où Mark Zuckerberg faisait le choix controversé d’abandonner la modération des fake news sur Meta, quelques semaines seulement après d’investiture de Donald Trump, les théories complotistes vont bon train. Sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok, deux hypothèses en particulier embrasent Internet : celle d’un complot pédo-sataniste, lié aux récentes révélations autour du rappeur P. Diddy, et celle d’un coup monté politique sur fond de grand renouveau pour la cité des anges.

Pourquoi les complotistes s’enflamment ?

Les incendies de Los Angeles arrivent en plein hiver, période habituellement plus clémente avec ce type de catastrophes naturelles. Il n’en fallait pas plus pour éveiller les soupçons de certains internautes, convaincus d’une vaste supercherie, ou d’un acte prémédité. Ajoutez à cela de profonds désaccords politiques internes au sein de la ville, ayant conduit à la diminution des réserves d’eau en cas d’incendie, le fait que l’océan Pacifique ne soit qu’à quelques enjambées, et le cocktail à fake news devient explosif.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos générées par IA mettent en scène un Los Angeles apocalyptique, où l’on voit notamment le célèbre panneau Hollywood en flammes. Si ces dernières ont rapidement été débunkées, elles contribuent à alimenter l’idée d’une théorie du complot à grande échelle. Un cap supplémentaire est franchi le 10 janvier 2025, alors que l’acteur et réalisateur Mel Gibson est interrogé sur l’incendie qui a brûlé sa villa. Au micro de la Fox, il évoque l’idée d’une machination orchestrée de toutes pièces. La séquence fait plusieurs dizaines de millions de vues sur TikTok, et contribue à alimenter les théories des Truthers. Deux grandes théories s’affrontent.

Un complot pédo-sataniste

Après l’affaire P. Diddy, c’est tout un réseau de trafic d’enfant qui a été mis en lumière, impliquant de nombreuses célébrités. Or, si les flammes ont touché une bonne partie de la ville, elles se sont surtout concentrées sur les hauteurs de LA, là où bon nombre de stars hollywoodiennes ont élu domicile. L’hypothèse d’un incendie volontaire a rapidement enflammé la toile, qui voit dans l’incident une manière radicale, mais efficace, de faire disparaître les preuves de leur implication dans un trafic d’enfants massif. Les rumeurs se sont ainsi multipliées autour de la complicité de certaines célébrités, faisant notamment état d’un vaste réseau de tunnels ayant permis de déplacer les jeunes victimes à l’abri des regards.

Quant à savoir pourquoi les célébrités auraient subitement décidé de réduire en cendre leurs villas pour faire disparaître les preuves de leur implication, la réponse est toute trouvée : la récente investiture de Donald Trump, et les prises de position d’Elon Musk et Mark Zuckerberg ont fait souffler un vent de terreur sur les célébrités liées de près ou de loin à l’affaire P. Diddy. Il était donc nécessaire de rapidement faire disparaître les preuves.

Cette théorie intègre aussi une dimension plus occulte : sur les réseaux sociaux, certains internautes pointent du doigt ce qu’ils perçoivent comme des “incohérences” : voitures qui fondent alors que les arbres restent intacts, départs de feu simultanés et impossibles à maîtriser malgré la présence de pompiers… Dans la cité des anges se tiendrait un important culte sataniste, et l’incendie qui ravage la ville serait le fruit d’un rituel de purification.

Un projet politique à la Black Mirror

Autre hypothèse soulevée par les théoriciens du complot, celle d’un agenda politique bien ficelé. En 2028, Los Angeles doit accueillir les Jeux olympiques. Logiquement, les appels d’offres se multiplient, et un projet baptisé Smart LA, à l’étude depuis la fin de l’année 2020, prévoit de transformer la ville en vaste complexe futuriste. Pour s’éviter de fastidieux travaux (?) il aurait ainsi été plus simple pour la ville d’orchestrer un incendie à grande échelle, lui permettant ainsi de s’offrir un coup de neuf avant le lancement des JO 2028.

Sans preuve ni fondement, ces deux théories complotistes mettent surtout en avant la pente tangente vers laquelle glissent les réseaux sociaux, qui comme X, et désormais Instagram, Facebook et Threads, font le choix d’abandonner leurs outils de modération au profit de simples notes de communautés.

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