New Glenn, le nouveau lanceur de Blue Origin, a enfin décollé pour la toute première fois dans la matinée du 16 janvier.Un franc succès qui marque l’arrivée de l’entreprise dans la cour des grands… même si elle est encore loin de pouvoir concurrencer les géants du secteur.
New Glenn, baptisé en hommage au sénateur et astronaute américain John Glenn, est un lanceur lourd particulièrement imposant. Avec ses 98 mètres de haut (35 de plus qu’Ariane 6) pour une capacité de charge utile de 45 tonnes en orbite terrestre basse, il s’agit d’un lanceur lourd qui se positionne à peu près à mi-chemin entre les Falcon 9 et les Falcon Heavy de SpaceX.
Une mission très attendue
L’engin était en développement depuis plus de 10 ans, et comme de nombreuses autres fusées, cette route a été parsemée d’embuches. À l’origine, elle était censée fêter son vol inaugural à l’horizon 2020, mais cette échéance a été considérablement retardée par de nombreux problèmes techniques, notamment au niveau de ses moteurs methalox BE-4.
Ce lancement était donc très attendu par Blue Origin, qui compte sur son nouveau fer de lance pour déployer sa constellation de satellites Kuiper ainsi que de nombreux autres satellites pour le compte du gouvernement américain et de clients privés. Et heureusement pour l’entreprise de Jeff Bezos, cette première mission s’est très bien déroulée dans l’ensemble.
Une mission rondement menée
New Glenn a commencé par décoller sans problème de la base de la Space Force au Cap Canaveral – un soulagement pour les équipes techniques, sachant que les fameux moteurs BE-4 du premier étage ont donné beaucoup de fil à retordre aux ingénieurs ces dernières années. Après trois minutes de vol, une autre étape critique, à savoir la séparation des deux étages, s’est déroulée sans accroc. Enfin, à T+12 minutes, elle a validé son objectif principal lorsque son deuxième étage a atteint la vitesse de 28,800 km/h, s’insérant ainsi en orbite terrestre basse – une grande première pour Blue Origin, dont tous les engins s’étaient jusque là contentés de vols suborbitaux.
Il y a tout de même une case que la firme n’a pas réussi à cocher. En effet, New Glenn est censée être partiellement réutilisable, avec un premier étage conçu pour revenir se poser sur une barge autonome positionnée dans l’océan. Malheureusement, le premier étage a été perdu en cours de route et n’est jamais arrivé à destination.
Il ne s’agissait toutefois que d’un objectif secondaire que Blue Origin ne s’attendait probablement pas à valider du premier coup. Même le booster du Falcon 9, qui fait aujourd’hui office de référence dans ce domaine, n’a été récupéré qu’à la 7e tentative.
Un futur très enthousiasmant
Plutôt que de critiquer l’entreprise pour cet “échec” qui s’avère finalement assez anecdotique, il convient d’applaudir le fait qu’elle ait réussi à attteindre l’orbite dès sa première tentative – une réussite qui témoigne du fait que New Glenn est un engin déjà relativement mature malgré sa jeunesse.
Dans l’ensemble, cette mission NG1 a donc été un franc succès. Certes, il reste beaucoup de travail pour permettre à Blue Origin de se hisser au niveau de SpaceX et des autres tauliers de l’industrie comme ULA. En outre, il faudra encore plusieurs vols d’essai pour amener New Glenn à maturité. Mais quoi qu’il en soit, l’écurie bleue est officiellement entrée dans la cour des grands, et il sera très intéressant de voir comment elle réussira à se faire une place dans écosystème industriel de plus en plus compétitif.
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