En juin 2023, DC veut créer l’événement. Nous sommes dix ans après les premiers pas d’Henry Cavill dans la peau de Superman, dix ans après les prémices d’une licence que Warner Bros espérait incontournable. Le succès de Marvel a inspiré les dirigeants du studio, qui espérait que Batman, Superman et Wonder Woman seraient de taille à affronter Iron Man, Captain America et Spider-Man dans les salles obscures. Si certains films se sont illustrés aux plus hautes marches du box-office mondial, le DCEU n’est pas vraiment une affaire qui roule. Suicide Squad, Justice League, Black Adam… L’univers DC multiplie les impairs. Avec The Flash, Warner Bros espérait tenir son hit. Il faut dire que, sur le papier, le métrage d’Andy Muschietti a tout pour plaire. Il fait intervenir l’un des superhéros les plus appréciés des lecteurs de comics, convoque quantité d’autres justiciers pour l’accompagner et se lance même dans le multivers. La promesse de retrouver Michael Keaton dans la peau de Bruce Wayne aurait dû suffire à faire se déplacer les foules. Spider-Man : No Way Home avait réussi à captiver le public avec la seule promesse de voir Tom Holland, Andrew Garfield et Tobey Maguire réunis. DC avait même un avantage certain sur ses concurrents, la participation du Batman de Burton n’était pas un secret. Keaton s’était prêté au jeu de la promotion en s’invitant à de nombreuses avant-premières.
Pourtant, The Flash n’aura pas rempli ses objectifs. Au terme de son exploitation, le métrage porté par Ezra Miller n’aura rapporté que 271 millions de dollars sur la scène mondiale. Un bide pour Warner Bros, qui a investi plus de 200 millions de dollars dans sa concrétisation, hors budget marketing. Pour rappel, une grosse partie des recettes générées par un film reviennent aux exploitants de salles du monde entier, l’entreprise n’a pas du tout investi son amortissement. Les critiques acerbes n’ont pas favorisé un excellent bouche-à-oreille, sa position au sein d’une licence en fin de vie n’a pas aidé. Mais pour Andy Muschietti, les raisons de cet échec sont ailleurs. Lors d’un entretien avec la chaîne argentine Radio TU, le metteur en scène est revenu sur ce qui a condamné The Flash à l’oubli.
“Warner veut que votre grand-mère aille au cinéma”
S’il concède que la “fatigue des superhéros” peut expliquer en partie cet échec, c’est bien le budget qui est en cause. “Quand vous dépensez 200 millions de dollars pour faire un film, Warner veut que même votre grand-mère aille au cinéma”. Il explique que le film n’attirait pas les “quatre quadrants”. Cette idée s’appuie sur une formule très utilisée à Hollywood. Dans l’industrie cinématographique, un film à “quatre quadrants” est de ceux qui peuvent plaire à la fois aux hommes et aux femmes, qu’ils aient moins de 25 ans ou plus de 25 ans. “J’ai découvert lors de conversations privées que beaucoup de gens ne s’intéressent pas au personnage de Flash. Surtout les deux quadrants féminins”.
L’argument se tient, surtout à l’heure où de nombreux projets aux enveloppes similaires se sont écrasés ou ont déçu au box-office mondial. On se souvient d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée et ses 300 millions de dollars de dépense (383 millions de dollars de recettes) ou encore Mission : Impossible — Dead Reckoning (300 millions pour 570 millions de recettes). À titre de comparaison, Indiana Jones et le Royaume de Cristal n’a coûté que 185 millions de dollars en 2008. Il en a rapporté plus de 786 millions à sa sortie. Depuis la pandémie, les budgets ont explosé, rendant la rentabilité plus difficile à atteindre. Alors que les productions dépassant les 300 millions de dollars de budget se comptaient sur les doigts d’une main il y a peu, elles sont de plus en plus nombreuses à investir nos écrans. Il leur faut ainsi captiver les foules, attirer tous les types de public pour rentrer dans leurs frais. Une mission quasi impossible pour des propositions comme The Flash, multipliant les clins d’œil et références à des œuvres vieilles de plus d’une dizaine d’années… et même des projets qui n’ont jamais vu le jour.
Une nouvelle chance de séduire
Andy Muschietti n’en a pas fini avec les films d’horreur pour autant. Le réalisateur de Ça : Chapitre 1 et 2 doit bientôt s’inviter au sein du nouveau DCU. Sous l’égide James Gunn et Peter Safran, le réalisateur se confrontera à un personnage qu’il connaît désormais bien : Batman. Il est annoncé à la réalisation de The Brave and the Bold qui doit sortir au cinéma prochainement. Il devrait s’agir pour lui d’immortaliser les retrouvailles compliquées entre Bruce Wayne et son fils Damian. Ce dernier a été élevé comme un assassin avant de découvrir que son géniteur était l’un des plus grands justiciers que la Terre ait connus. Le projet est très mystérieux, l’identité des deux têtes d’affiche reste un mystère. Quant à The Flash, il ne compte parmi les protagonistes promis à un retour très prochainement au sein du nouveau DCU.
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