Après le Rabbit ou l’AI Pin de Humane, un nouvel acteur vient de se lancer sur le segment des wearables dopés au machine learning : au CES 2025, la Omi, une startup américaine qui espère elle aussi augmenter la productivité de ses clients avec un gadget à base d’intelligence artificielle.
Le produit en question est un petit appareil rond de la taille d’une grande pièce de monnaie qui est censé accompagner l’utilisateur au quotidien. Il semble avoir vocation à être attaché à une chaîne pour pouvoir le porter en pendentif, mais pour ceux qui souhaitent adopter un look vaguement cyberpunk, l’entreprise affirme aussi qu’il peut être fixé sur la tempe à l’aide d’un ruban adhésif médical, comme en témoigne cette photo promotionnelle qui a beaucoup fait jaser ces derniers jours.
Mais en dépit de son esthétique plutôt futuriste, l’Omi est un appareil plutôt classique qui ressemble beaucoup aux autres assistants IA qui ont commencé à déferler sur le marché depuis quelques mois. En pratique, il s’agit d’une interface dotée d’un micro qui permet d’interagir avec un LLM (pour Large Language Model, ou grand modèle de langage) afin de répondre à des questions, résumer des conversations, ajouter des échéances sur un calendrier virtuel, et ainsi de suite. En l’occurrence, il s’agit de GPT-4o, l’incontournable modèle d’OpenAI qui alimente la version actuelle de ChatGPT.
En revanche, il se démarque légèrement de ses concurrents à cause de la manière dont il interagit avec l’utilisateur. Contrairement aux objets comme l’AI Pin d’Humane dont l’objectif revendiqué était de remplacer entièrement nos smartphones, l’Omi est spécifiquement conçu pour collaborer étroitement avec ces appareils. Lorsque son micro détecte une phrase qui s’apparente à une requête, quelle qu’elle soit, il expédie directement une notification contenant une réponse sur le smartphone auquel il est appairé.
Un zeste d’interface cerveau-machine
Or, ce fonctionnement implique que le micro soit actif en permanence. Dans ce cas, comment l’Omi est-il capable de faire la différence entre une requête qui lui est adressée et une conversation entre son porteur et un autre individu ? C’est là qu’intervient l’autre particularité de ce gadget. Selon la startup, il est doté d’une électrode qui lui permet d’interpréter les ondes cérébrales pour déterminer s’il s’adresse à son assistant ou à un autre humain. En d’autres termes, c’est une version extrêmement rudimentaire d’une interface cerveau-machine, les dispositifs médicaux comme ceux de Neuralink ou Synchron qui sont implantés directement au contact du cerveau.
Ce détail pèsera-t-il suffisamment lourd dans la balance pour permettre à l’Omi de s’imposer là où tous les autres assistants IA ont échoué ? Cela semble peu probable en l’état, car dès qu’on prend un peu de recul, il souffre exactement des mêmes lacunes que ses concurrents — à commencer par les problèmes de confidentialité.
Mais il faut admettre que cette approche basée sur les ondes cérébrales est plutôt intrigante. Une fois cette technologie mature, il sera intéressant de voir si cela pourrait enfin apporter une vraie plus-value à ces appareils dont la pertinence reste très discutable pour le moment. Mais cela pourrait aussi avoir l’effet inverse; on imagine que le commun des mortels risque d’être très réticent à l’idée d’ouvrir les portes de son cerveau au LLM d’une grande entreprise américaine… Les paris sont ouverts !
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