Et si Star Wars était en bout de course ? Depuis 2019, la licence multiplie les projets télévisuels avec des personnages emblématiques ou inédits du lore à l’épicentre. Les hostilités ont été lancées avec The Mandalorian, succès incontesté au sein d’un catalogue alors encore pauvre en nouveautés. Le Livre de Boba Fett, Ahsoka ou encore Obi-Wan, si la critique n’était pas toujours enthousiaste, Star Wars pouvait se targuer de réaliser de belles audiences à chacune de ses apparitions. Souvent, alors que Marvel commençait à éprouver de véritables difficultés, l’univers imaginé par George Lucas s’imposait comme l’exemple d’une estampille qui réunit de nombreux adeptes à chaque fois. Il semblerait pourtant que le statut d’exception de la galaxie très très lointaine soit arrivé à expiration. Skeleton Crew ne fascine pas, pire, la série est sortie dans l’indifférence la plus totale. Les données d’audiences Nielsen confirment que le sabre de Lucasfilm n’est plus aussi affuté qu’il l’était.
Mais où est Skeleton Crew ?
Comme le note Netflix & Chiffres, site spécialisé dans l’analyse des audiences streaming, Skeleton Crew marque un tournant pour la franchise. Pour la première fois depuis 2019, une série Star Wars ne s’invite pas au classement des productions les plus vues la semaine de sa sortie et réalise donc un lancement en dessous des 191 millions de minutes vues aux États-Unis. Du 2 au 8 décembre, les spectateurs américains se sont largement tournés vers The Madness sur Netflix, Bluey sur Disney+ ou encore Black Doves selon les données de Nielsen. La création de Christopher Ford et Jon Watts n’a pas fait de remous aux États-Unis. La série n’est pas non plus mentionnée par Luminate et Samba TV.
À titre de comparaison, The Acolyte affichait un lancement à 244 millions de minutes, selon Nielsen. Les semaines suivantes ont été plus compliquées, confirmant que l’intérêt du public pour Star Wars n’était plus au beau fixe. Pour rappel, la saison 2 envisagée ne verra jamais le jour. C’est la première série qui est à proprement parlé annulée, la première production qui est sacrifiée par la maison mère. Disney+ gardant jalousement les audiences mondiales de ces productions lorsque celles-ci ne sont pas gratifiantes, on ne sait pas si le reste du monde a adhéré à la proposition à cette nouvelle série à mi-chemin entre Les Goonies et Pirates des Caraïbes. Un succès à l’international n’est pas à écarter, mais le sol américain est le marché crucial pour les activités de Disney+. Cette absence n’est vraiment pas un bon signe pour Lucasfilm…
Le début de la fin ?
Jusqu’ici, malgré les vives critiques à son égard, Star Wars s’en sortait toujours avec les honneurs. Les films de Rian Johnson et J.J. Abrams ont été des hits au box-office mondial, n’ont eu aucun mal à dépasser le milliard de dollars de recettes. Seul Solo : A Star Wars Story a été considéré comme un échec. Il faut dire que le film s’inscrivait en marge de la nouvelle trilogie et qu’il a pâti d’une mauvaise presse en amont de sa sortie. Cet accident de parcours a tout de même eu de nombreuses conséquences sur le programme des réjouissances chez Star Wars, contraint Lucasfilm à revoir ses plans pour certains projets. C’est le cas d’Obi-Wan, d’abord développé sous la forme d’un film avant de devenir une série à destination de Disney+. Sans avoir à débourser le prix d’un ticket pour découvrir le sort réservé à leurs personnages préférés, les spectateurs ont répondu à l’appel du divertissement sériel. Pour Disney, c’était aussi l’assurance de continuer d’exploiter la licence milliardaire sans s’écraser au box-office. Il s’agissait par la même occasion de mettre sa plateforme sous le feu des projecteurs pour s’assurer une place parmi les leaders du secteur.
Reste que la plupart des séries étaient surtout des projets de remplissages, certaines étant des projets cinématographiques avortés après le bide de solo, des propositions rarement surprenantes ou originales. Et c’est, comme pour Marvel, sans doute ce qui décourage les spectateurs. Ils sont pris en otage par une licence de plus en plus tentaculaire, qui peine à faire honneur à son titre et devient de plus en clivante. Disney a pourtant l’ambition de poursuivre le voyage, avec le retour de certaines séries comme Andor et Ahsoka mais aussi et surtout avec de nouveaux films au cinéma. S’il est encore difficile de spéculer sur le succès des prochains projets de l’écurie, qui continue d’être parmi les plus emblématiques au cinéma, force est d’admettre que l’échec de Skeleton Crew n’est pas particulièrement engageant.
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