C’est une nouvelle étape décisive dans la condamnation de Coco.gg. L’Italien Isaac Steidl, fondateur et gérant du site de rencontres, a été mis en examen à Paris cette semaine, par un juge d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco). L’homme et sa plateforme sont accusés de nombreuses infractions, dont association de malfaiteurs, proxénétisme aggravé ou encore administration d’une plate-forme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée.
Impliqué dans l’affaire des viols de Mazan
Observés entre le 1ᵉʳ janvier 2018 au 28 juin 2024, les faits reprochés au site — et par extension à son fondateur — sont nombreux. Coco.gg aurait ainsi été utilisé pour organiser de nombreuses agressions homophobes et sexuelles. La plateforme est aussi accusée d’avoir facilité divers crimes : trafic de stupéfiant, détention et diffusion d’images pédopornographiques et corruption de mineurs notamment. Le nom de l’entreprise a également été cité dans l’affaire des viols de Mazan, cette dernière ayant permis la mise en contact entre Dominique Pélicot et certains agresseurs de Gisèle Pélicot.
De son côté, son fondateur Isaac Steidl est également accusé de proxénétisme aggravé, participation à une association de malfaiteurs et blanchiment aggravé. Il fait enfin l’objet de deux nouvelles infractions : administration d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée et intermédiation ou séquestre au moyen d’une plateforme en ligne ayant pour objet de mettre en œuvre, dissimuler ou faciliter une transaction illicite en bande organisée. L’homme a été placé en garde à vue et sous contrôle judiciaire mardi 7 janvier. Il écope aussi d’une obligation de payer une caution de 100 000 €, ainsi que l’interdiction de quitter le territoire national.
Un manque de modération qui inquiète
Derrière le procès qui entoure Coco.gg, se pose surtout la question du manque de modération, permettant de discuter avec d’autres utilisateurs sans aucune vérification d’âge, d’identité ou protection des utilisateurs mineurs. Une situation qui inquiète, surtout à l’heure où Meta a choisi d’abandonner la modération et le contrôle des posts abusifs par des fact-checker au profit d’un système de notes communautaires sur Facebook, Instagram et Threads. Une approche calquée sur le modèle de X, et qui est vivement critiquée depuis le rachat de la plateforme par Elon Musk.
Il faudra sans doute quelques mois avant de savoir à quelle sauce la plateforme et son fondateur seront mangés. L’affaire n’est pas sans rappeler la mise en examen de Pavel Dourov, le fondateur de la plateforme de messagerie Telegram, lui aussi placé sous contrôle judiciaire en France pour le manque de modération de sa plateforme.
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