Sur Netflix, les séries les plus promues ne sont pas toujours assurées de connaître un succès retentissant. Dans le même temps, des productions qui devaient passer inaperçues s’invitent sous la lumière des projecteurs. C’est le cas du drame suédois : Le Crime à la racine. Seulement deux jours après son arrivée au catalogue de la plateforme américaine, elle est déjà à la troisième place des productions les plus vues du moment dans l’Hexagone. Il faut dire que l’appétence des abonnés pour les thrillers n’est plus à prouver. La Suède est passée maître dans le domaine, sa réputation n’est plus à faire. Que faut-il savoir sur la nouvelle série Netflix ?
Inspirée d’une histoire vraie
Le crime à la racine est moins un thriller nerveux qu’une exploration de la manière dont les sciences aident à la lutte contre le crime. Au travers de ses quatre épisodes, la série met en lumière le rôle joué par la génétique dans l’enquête. Son récit est inspiré d’un fait divers qui a choqué la Suède au début des années 2000. En 2004, une quinquagénaire est retrouvée morte dans une rue de la petite ville de Linköping. Quelque temps plus tard, un autre corps est découvert : celui d’un garçon de huit ans. Pendant plus de 15 ans, le meurtrier ne sera pas connu des forces de l’ordre avant qu’une évolution des lois dans le pays ne permette aux enquêteurs de retrouver sa trace.
En 2019, la Suède a permis aux enquêteurs de procéder légalement à des rapprochements d’ADN familiaux. La popularité des sites de généalogie, qui permettent notamment de retrouver des proches perdus de vue ou d’en apprendre plus sur ses origines, fournit des données importantes aux forces de l’ordre. Et c’est bien là tout le cœur de l’enquête qui se déroule dans la minisérie Le crime à la racine. Si les policiers disposent de prélèvements ADN complets du tueur, ce dernier n’est pas inscrit au fichier national. C’est la découverte d’un ADN similaire, une personne ayant un lien de parenté avec le tueur, qui permettra de l’identifier plus d’une décennie plus tard.
Adapté d’un livre
La série de Lisa Siwe, réalisatrice suédoise, puise son inspiration dans un ouvrage baptisé The Breakthrough : How the genealogist solved the double murder in Linköping. Le livre écrit par Anna Bodin et Peter Sjölund n’a pas été traduit en français. À noter que la série s’offre quelques libertés, à commencer par le nom des victimes et les circonstances de la découverte des corps. L’ouvrage retrace, en collaboration avec le généalogiste lui-même, l’incroyable travail effectué pour permettre de retrouver le meurtrier. C’était la première fois en Europe que la généalogie a été utilisée de la sorte.
Y a-t-il eu des cas similaires en France ?
En 2023, avec le concours du FBI, les autorités françaises ont pu résoudre une affaire vieille de plus de 14 ans. Grâce à cette technique alors inédite en France, les autorités ont pu comparer l’ADN d’un violeur récidiviste avec d’autres ADN issus d’une base de données américaine. Ils ont retrouvé un couple, mort dans les années 70, faisaient partie des ascendants du criminel. Ils ont exploité son arbre généalogique pour remonter jusqu’à celui qui a violé cinq adolescentes âgées de 15 à 19 ans entre 1998 et 2008.
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