Les enfants nés cette année seront la première génération à grandir avec le prisme de l’intelligence artificielle générative. Un sacré changement de paradigme pour les internautes que nous sommes, qui nécessitera de nouvelles approches et — surtout — une nouvelle éducation au numérique nécessaire. Reste que si la génération bêta vient tout juste de naître, les enfants déjà nés, eux aussi,, vont devoir composer dès leur plus jeune âge avec les perspectives et les dangers potentiels d’une surexpositon à Internet et aux réseaux sociaux. On fait le point, âge par âge.
De 0 à 5 ans : pas d’écran (ou presque)
Les premières années de la vie sont cruciales pour le développement des plus jeunes, on évite donc de les exposer aux écrans prématurément, surtout lorsqu’ils sont seuls. Les petits derniers auront évidemment bien du mal à ne pas rester scotchés devant la télévision lorsque les ainés profitent de leurs dessins animés préférés, mais tout est une question de dosage. En privilégiant les contenus éducatifs adaptés, et en alliant le réel au virtuel, vous contribuez aussi à développer sa culture numérique.
Il est aussi important d’accompagner le visionnage en expliquant les scènes que l’enfant ne comprend pas, en lui posant des questions sur ce qu’il vient de voir, et en l’encourageant à aller plus loin que l’écran : n’hésitez pas si votre enfant se prend d’amour pour un personnage ou une licence en particulier, à lui lire des livres en lien avec sa jeune passion, ou à miser sur des conteuses audio, qui pourront être utilisées en autonomie.
Le numérique s’acquiert aussi dès le plus jeune âge à travers la lecture : des dizaines de livres existent pour initier les plus petits au code, aux monuments de la pop culture, ou aux bons gestes à adopter face aux écrans. De quoi éduquer toute la famille.
De 5 à 10 ans : des règles et de l’accompagnement
Après 5 ans, votre enfant est généralement en mesure d’apprécier un long-métrage au cinéma ou à la télévision. C’est le moment où il faudra faire preuve de vigilance pour éviter de l’exposer à des images non adaptées. Attention donc à bien contrôler ce qu’il ou elle regarde, quitte à visionner vous-même le contenu en amont. Les écrans ne sont plus prohibés, mais il convient de cadrer le champ des possibles, en fixant des temps d’heures fixes, et en privilégiant le week-end aux soirs ou aux matins de semaine.
Parce que l’image fascine dès le plus jeune âge, vous pouvez aussi offrir à votre enfant un appareil photo numérique. Pour quelques dizaine d’euros, il ou elle pourra découvrir le monde à travers son objectif, apprendre les rudiments du cadrage, et se familiariser doucement aux objets connectés.
L’âge est aussi celui des premiers jeux vidéo. Profitez de ce temps pour transmettre à votre enfant votre passion pour les jeux des années 1980, et initiez-le aux joies du code informatiques via des titres éducatifs spécialement conçus pour leurs âges. Les tablettes, smartphones et consoles de jeux commencent doucement à entrer dans le quotidien de l’enfant, mais il est crucial de limiter au maximum ces moments, et de les accompagner systématiquement dans leur découverte. L’objectif ici n’est pas de les lâcher dans le grand bain, mais de leur offrir une première approche safe du sujet, tout en préparant le moment fatidique où ils et elles ne seront plus sous votre surveillance. C’est aussi à cet âge-là qu’il est important d’ouvrir le dialogue sur les questions des enfants, en les encourageant à partager leurs doutes et leurs incompréhensions. Une étape primordiale pour la suite.
De 10 à 15 ans : autonomie et déconnexion
La préadolescence est l’âge des premiers smartphones, des premiers moments passés seuls sur Internet, et donc des premiers dangers. C’est aussi à cet âge que les enfants ont officiellement le droit de créer un compte sur les réseaux sociaux. Prudence donc, tout un monde de possible s’ouvre à eux, avec les angoisses et les dangers que cela représente côté parents, qui se retrouvent bien souvent largués face au mutisme de leur progéniture. Si vous avez réussi à ouvrir le dialogue dès le plus jeune âge, continuez à aborder les sujets, même ceux qui fâchent : pornographie, cyberharcèlement, addiction… Pensez aussi à instaurez des moments familiaux dédiés à la déconnexion, qui vaudront pour vos ados autant que pour vous.
À l’heure de l’IA générative, apprenez aussi à votre enfant à développer son esprit critique. Les fake news sont légion, et la situation promet de ne pas s’améliorer. Apprenez-lui à distinguer le vrai du faux, à sortir de sa bulle de filtre et à s’interroger sur la véracité des informations qu’il peut trouver sur Internet. Face à l’IA, montrez-lui que si ChatGPT est un formidable outil de travail et de révision, il est aussi loin d’être infaillible, et qu’il faut apprendre à travailler avec lui plutôt que de vouloir l’utiliser comme un deuxième cerveau.
À un âge ou les ados se rêvent star des réseaux sociaux, apprenez lui aussi à gérer son image. Si vous n’avez pas abusé du sharenting lorsque votre progéniture était plus jeune, c’est à elle qu’incombera la lourde tâche de construire son identité numérique en ligne. C’est à vous, parents, de l’accompagner dans ce chemin de croix, en lui expliquant l’importance de la vie privée, des contenus partagés en ligne, et des gestes responsables à adopter sur le long terme.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.