Passer au contenu

Elon Musk veut coloniser Mars, mais est-ce bien sérieux ?

Elon Musk s’est donné une nouvelle mission : bâtir une cité sur Mars d’ici 20 ans. Mais entre rêves démesurés et obstacles bien terrestres, le projet soulève plus de questions que de certitudes.

Cela fait plus de deux décennies qu’Elon Musk clame vouloir faire de l’humanité une « espèce multiplanétaire ». Avec SpaceX, il s’est concentré sur l’objectif ambitieux d’envoyer des humains sur Mars. Mais selon des révélations du New York Times, il ne s’agit plus seulement d’atterrir : il rêve désormais d’une colonie entière.

Des doutes en privé

Des équipes de SpaceX planchent déjà sur les détails : des dômes pour abriter les habitants, des combinaisons spatiales pour survivre au climat hostile, et même la possibilité de faire des bébés sur Mars. Le milliardaire, soutien de Donald Trump, aurait même proposé de contribuer personnellement, en mettant son matériel génétique à disposition pour « peupler » la planète rouge. Une idée qui, disons-le, frôle la science-fiction dystopique.

Malgré ces plans apparemment concrets, les sceptiques ne manquent pas. Comment installer une civilisation sur une planète où il fait en moyenne -60°C, où l’air est irrespirable et où des tempêtes de poussière peuvent durer des semaines ? Pour l’instant, même poser un pied sur Mars reste hors de portée, la NASA n’envisageant pas de mission habitée avant les années 2040.

Mais Elon Musk, fidèle à lui-même, accélère les délais. Lors d’une réunion en avril, il a affirmé qu’un million de personnes pourraient y vivre d’ici deux décennies. À ceux qui trouvent cela irréaliste, il répond que « l’urgence est de rendre la vie multiplanétaire avant que la civilisation terrestre ne s’effondre ».

Pour l’homme d’affaires, tous les chemins mènent à Mars. Tesla, sa marque de voitures électriques, pourrait fournir des panneaux solaires pour produire de l’énergie. The Boring Company, son entreprise qui creusent des tunnels, développerait des outils pour creuser sous la surface martienne. Même X (anciennement Twitter) servirait à tester des modèles de gouvernance pour une colonie martienne. Un peu tiré par les cheveux ? Peut-être, mais pas pour Musk.

Cependant, derrière l’utopie martienne se cachent des réalités plus terre à terre. Les conditions de travail chez SpaceX sont loin d’être idéales : 100 heures par semaine pour certains employés, des protocoles de sécurité parfois oubliés, et un site texan à l’ambiance « casino », où l’absence de fenêtres fait perdre toute notion du temps.

Même si les ingénieurs arborent fièrement leurs t-shirts « Occupy Mars », beaucoup douteraient en privé de la faisabilité du projet. Certains avancent qu’Elon Musk utilise ces deadlines irréalistes pour motiver ses équipes ou surpasser Jeff Bezos, son rival dans la course spatiale.

Finalement, le projet de colonie martienne est-il une véritable avancée pour l’humanité ou une distraction un rien grandiloquente ? Difficile à dire. Elon Musk excelle en tout cas dans l’art de captiver son public, même lorsque ses projets flirtent avec l’absurde. Et pendant que la planète entière débat de ses ambitions interplanétaires, SpaceX reste focalisé sur une étape plus réaliste : envoyer une fusée sur la Lune. Mars, ça attendra.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : NYT

Mode