Sur le marché lucratif des jeunes influenceurs, les parents ne sont pas les seuls adultes à y trouver leur compte. Alors que la question du sharenting est sur toutes les lèvres depuis des années, et que les organismes de protection de l’enfance alertent régulièrement sur les dangers d’une surexposition (non consentie) de l’image des mineurs en ligne, une enquête du New York Times vient relancer le débat.
Pédocriminels et influenceurs
Dans l’enquête signée par le journal américain, on découvre un inquiétant marché parallèle. En se présentant comme des photographes professionnels, des managers ou des spécialistes en communication numérique, des dizaines de pédocriminels potentiels auraient ainsi exploité la naïveté d’influenceurs mineurs et de leurs parents, afin de leur soutirer des photographies et des vidéos à caractère sexuel ou suggestif. Des révélations qui font froid dans le dos, notamment concernant l’un de ces hommes, Michael Allen Walker, qui dirigeait son entreprise depuis une prison d’État, où il purge actuellement une peine de 20 ans pour exploitation sexuelle d’enfants. Selon le rapport, l’homme aurait approché plusieurs mères d’influenceurs mineurs en leur promettant un gain rapide de followers, et se serait ensuite vanté sur la plateforme Telegram d’avoir en sa possession plusieurs photos sexuelles mettant en scène des mineurs.
Dans d’autres cas de figure, les pédocriminels seraient parvenus à se faire passer pour des fans, en demandant aux parents des photos et des vêtements d’occasion de leurs enfants, sans forcément réclamer de nudité explicite. Reste que les images décrites par le journal laissent peu de place au doute : dans un document judiciaire retrouvé en ligne, le New York Times détaille : “une fille de 12 ans en débardeur et sous-vêtements, qui pose à quatre pattes en cambrant le dos“, “une fille de 12 ans allongée sur le côté sur un lit, en train de retirer ses sous-vêtements“, ou encore “une fille de 13 ans qui relève son débardeur, exposant la partie inférieure de ses seins“. Des scènes de nudité explicites ou suggérées, généralement accompagnées d’un environnement enfantin, où se mêlent peluches et jouets.
Meta se défend
Face à une situation particulièrement problématique, un porte-parole de Meta a simplement rappelé que les comptes des adolescents sont protégés pour limiter les interactions avec des inconnus. Reste que le problème ne vient souvent pas des enfants, mais des adultes de leur entourage, qui sans forcément penser à mal, les exposent à des comportements prédateurs et des personnes malveillantes.
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