L’idée semblait sortie d’un film de science-fiction : une plateforme flottante sur la Seine pour accueillir les premiers « taxis volants » de Paris. Mais ce projet, soutenu par le gouvernement et porté par le Groupe ADP avec la société allemande Volocopter, s’est heurté à de nombreux obstacles. Le dernier en date ? La décision du Conseil d’État d’annuler l’autorisation donnée cet été.
Le vertiport d’Austerlitz cloué au sol
Pourquoi un tel blocage ? En cause, une consultation manquante. La loi impose de solliciter l’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) avant de lancer ce type d’expérimentation. Ce point a été soulevé par des opposants comme la Ville de Paris et plusieurs associations, dont l’UFCNA, qui se battent depuis des mois contre le projet. Dan Lert, adjoint à la mairie en charge de l’écologie, n’a pas caché sa satisfaction : « Ce projet était une aberration écologique au profit des ultrariches », a-t-il affirmé au Parisien.
Cette décision ne surprend pas. Déjà en novembre, la Région Île-de-France avait retiré une subvention d’un million d’euros allouée à l’expérimentation, faute de progrès concrets. Les taxis volants, pourtant vantés pour leur silence et leur faible impact environnemental, ne font visiblement pas l’unanimité.
Du côté du Groupe ADP, on relativise. « La décision du Conseil d’État ne remet pas en cause le projet sur le fond, mais uniquement sur une question de procédure », explique le gestionnaire des aéroports parisiens. En clair : ce n’est qu’un contretemps. Selon eux, le vertiport parisien était de toute façon voué à disparaître fin décembre, l’expérimentation touchant à sa fin.
Les taxis volants ne sont donc pas totalement hors-jeu. En région parisienne, quatre autres vertiports sont déjà prêts à accueillir ces engins futuristes, notamment à Roissy, au Bourget, et à Saint-Cyr-l’École. ADP mise sur le long terme, affirmant que ces appareils pourraient révolutionner la mobilité aérienne décarbonée. Leur usage ne se limiterait pas aux riches usagers, mais pourrait s’étendre à des missions sanitaires, comme le transport d’organes.
Même la Région Île-de-France garde un œil sur ce dossier. « Ces engins sont plus écologiques que les hélicoptères et pourraient créer des milliers d’emplois », défend Alexandra Dublanche, vice-présidente régionale. Pour autant, aucun nouveau projet parisien n’est à l’ordre du jour, et les opposants restent vigilants.
Le rêve de voir des taxis volants survoler la capitale est donc suspendu, mais pas abandonné. Il faudra encore bien des batailles administratives, techniques et politiques avant de savoir si ce mode de transport prendra un jour son envol.
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