Chaque décennie a son phénomène. Après l’adaptation d’illustres univers tels que ceux de J.R.R Tolkien, George R.R. Martin ou encore C.S Lewis, les années 2010 ont été marquées par l’omniprésence des sagas dystopiques et des programmes consacrés aux sorcières, vampires et autres créatures fantastiques. En 2020, la tendance est à la romance teintée de fantasy et d’érotisme dans les rayons des librairies. Il n’aura pas fallu très longtemps que pour les plateformes et les studios se penchent sur ces univers littéraires destinés aux jeunes adultes. Si Prime Video a été la première entreprise à tenter l’expérience, avec My Lady Jane, Netflix entend croquer sa part du gâteau de la romantasy.
L’entreprise a remporté la bataille pour les droits d’adaptation de Quicksilver écrit par Callie Hart. Selon les informations de Deadline, un chèque à sept chiffres a été posé sur la table des négociations. Numéro 1 sur Amazon l’été dernier, mentionné des millions de fois sur les réseaux sociaux, l’ouvrage qui attend toujours d’être traduit en français n’a pas à faire sa réputation auprès des lecteurs et lectrices de romantasy. Cette victoire pour Netflix n’est pas sans rappeler la naissance d’autres phénomènes cinématographiques, de Twilight à Hunger Games en passant par Le Labyrinthe.
Romance chez les Faë
Comme bien d’autres ouvrages, Quicksilver repose sur des schémas narratifs qui ont fait leurs preuves auprès des jeunes lecteurs et lectrices. Décrite comme une romance “ennemies to lovers addictive”, l’histoire suit Saeris Fane. Du haut de ses 24 ans, la jeune femme sait garder un secret. Personne ne sait qu’elle possède d’étranges pouvoirs. Lorsqu’elle se retrouve face à la mort, elle ouvre pas inadvertance les portes entre les royaumes et est transportée dans un monde de glace et de neige. Première de son espèce à fouler les montagnes d’Yvelia, Saeris se lie par erreur à Kingfisher, un beau guerrier Faë qui a ses propres secrets et de mauvaises intentions…
Le projet étant à un stade préliminaire, l’identité des acteurs principaux reste un mystère. On ne sait pas non plus qui réalisera et écrira ce qui s’annonce comme une saga pour le petit écran. L’autrice a déjà promis que Quicksilver aurait une suite sur le papier.
Pourquoi la romantasy défraie-t-elle la chronique ?
Vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène, qui investit désormais des rayons entiers dans les librairies traditionnelles. Un palais d’épines et de roses, Gild ou encore Fourth Wing, nombreuses sont les sagas du genre à caracoler en tête des ventes. La recette est souvent la même, un monde en danger, une héroïne capable de le sauver et pléthore de personnages masculins avec lesquels fraterniser. Tandis que les monuments de la fantasy reposent le plus souvent sur des quêtes épiques et une mythologie très fournie, l’accent ici est plutôt mis sur la relation amoureuse.
Pour reconnaître les schémas qu’ils préfèrent, les lecteurs se réfèrent d’ailleurs souvent à des appellations sans équivoque, du “ennemies to lovers” aux “fake relationship” en passant par les traditionnels “triangles amoureux” et les “mariages forcés”. Mais à la différence des ouvrages dédiés aux jeunes adultes ayant connu un âge d’or dans les années 2010, les scènes de sexe y sont ici explicitement décrites. Reste que le genre cartonne auprès des jeunes lecteurs, public qui ne devrait logiquement pas avoir accès à ces récits à mi-chemin entre l’érotisme et le “young adult”. Certains ouvrages n’hésitent d’ailleurs pas à illustrer des romances toxiques ou même des agressions sexuelles. Reste à voir désormais comment Netflix va naviguer avec toutes les composantes de la romantasy, et si le genre saura trouver son public. À noter que des adaptations de Fourth Wing et Un Palais d’épines et de roses sont aussi en développement, respectivement chez Amazon Studios et Hulu.
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