Acheter sur Amazon, ne pas recevoir son colis, se faire rembourser. C’est la procédure habituelle en cas de litiges sur le site du géant du commerce en ligne, désormais rompu à l’exercice. Depuis le site ou l’application, un simple coup de fil ou un message via le SAV suffit généralement à déclencher une procédure de dédommagement. Sauf qu’à quelques jours de Noël, c’est une technique de fraude bien rodée qui s’est démocratisée : le refund, ou fraude au remboursement.
Renvoyer des produits défectueux… ou pas de produit du tout
La pratique du refund peut prendre plusieurs formes, et si Amazon est particulièrement touché par le phénomène, l’entreprise est loin d’être la seule concernée. La technique de fraude la plus simple consiste à commander un produit avec livraison sans signature, puis d’ouvrir un litige en prétextant que ce dernier n’a jamais été livré. Entre la parole du livreur et cette du client mécontent, les plateformes de e-commerce privilégieront souvent celui qui les paie. Libre ensuite au fraudeur de profiter de son produit gratuit, ou de le revendre pour maximiser ses profits.
L’autre facette de la fraude au refund consiste à commander un produit de manière classique, à attendre qu’il tombe en panne après quelques mois ou année d’utilisation, et à commander exactement le même. Une fois le nouveau produit reçu, il suffit d’échanger votre ancien produit avec le neuf, et de prétexter un défaut de conception auprès du vendeur.
La dernière technique enfin, et sans doute la plus risquée, vous oblige à commander un produit et à le renvoyer en prétextant un défaut. Il vous suffit alors de glisser dans le colis de retour un objet du même poids et de la même taille que celui que vous souhaitez vous faire rembourser. Amazon se contente bien souvent de vérifier que les dimensions correspondent, avant d’entamer une procédure de remboursement, et de mettre au rebut votre colis. La pratique avait largement été critiquée il y a quelques années, elle est désormais plus rare, mais continue d’exister.
Vous risquez gros
À l’approche de Noël, nombreux sont les internautes à avoir tenté leur chance sur ce type de fraude, qui ne nécessite aucune compétence et reste souvent difficile à débusquer. Attention toutefois, devant la recrudescence du phénomène, Amazon et consorts ont décidé de sortir l’artillerie lourde, notamment en collaborant avec les organisations internationales comme Interpol et Europol, ainsi qu’avec les autorités locales. Certains fraudeurs récidivistes indiquent ainsi avoir écopé de plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende, rapportent nos confrères de BFMTV.
Avec des tutoriels complets sur TikTok et Telegram, le refund connaît en effet une professionnalisation inquiétante, avec des internautes devenus spécialisés dans ce type de pratiques, qui créent des comptes entièrement dédiés à la fraude, et n’hésitent pas à former la jeune génération sur les réseaux sociaux.
En France, le Code pénal prévoit jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende pour abus de confiance (article 314-1) ou une escroquerie (article 313-1). En cas de recel, le fraudeur peut aussi être poursuivi pour recel de biens obtenus frauduleusement (article 321-1), et risque des poursuites pénales.
L’IA pour débusquer les fraudeurs
En plus de collaborer avec les autorités compétentes, Amazon a aussi annoncé l’utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle pour détecter les schémas frauduleux. Ce dernier est ainsi en mesure de détecter un nombre de retours ou de litiges anormalement élevés, mais aussi des comportements récurrents sur une même adresse IP.
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