En 2025, la région Île-de-France veut la peau des fraudeurs. L’arrivée de la tarification unique, censée simplifier les voyages et renflouer les caisses, couplée à la désormais traditionnelle augmentation du Pass Navigo va être couplée à un nouveau dispositif anti-fraude. Le 3 décembre 2024, un décret d’application relatif à la loi Savary est entré en vigueur. Il autorise — entre autres — la RATP à collecter l’identité et l’adresse du contrevenant, qui a désormais l’obligation de prouver son identité à travers la présentation d’un document officiel.
Une plateforme pour des vérifications systématiques
La société qui gère le réseau de transport parisien, aura, dès le 8 janvier 2025, accès à la plateforme Stop Fraude. Concrètement, les agents assermentés pourront vérifier en direct si l’adresse et l’identité fournie par le fraudeur est la bonne, en croisant les informations recueillies avec les données des administrations publiques et de la Sécurité sociale. “Les autorités de transport pourront exiger des usagers la preuve de leur adresse postale, vérifier ou d’obtenir un certain nombre de données personnelles du contrevenant : nom et prénom, date et lieu de naissance et adresse“, précise ainsi le site service-public.fr. Il devrait ainsi être beaucoup plus facile de débusquer les fraudeurs.
La RATP veut s’attaquer frontalement à la fraude
Le but derrière la démarche est simple : éviter que les fraudeurs fournissent une fausse identité et une fausse adresse en cas d’amende. Il faut dire que la pratique est largement répandue, et qu’elle permet presque systématiquement d’éviter les poursuites. Le sujet est sensible pour la région : selon les estimations du réseau Île-de-France Mobilités, ce sont 200 millions d’euros qui s’envolent chaque année à cause de la fraude, qui cumule pêle-mêle absence de titre de transport, non-validation aux bornes ou mauvaise tarification de zonage. Le phénomène touche particulièrement les bus et les tramways, qui ne possèdent aucun portiques empêchant le passage, mais n’épargne pas les réseaux souterrains. Sur une année complète, le taux de fraude représenterait ainsi 15% du trafic global, soit l’équivalent de 23 rames de métro, ou 475 autobus.
C’est dans le but de limiter ce lourd manque à gagner annuel que les opérateurs de transport vont expérimenter l’usage systématique de la plateforme Stop Fraude. La RATP n’est d’ailleurs pas le seul organisme concerné, puisque pendant trois mois, elle sera suivie par la SNCF, mais aussi Transdev, RTM (Marseille) et Tisséo (Toulouse).
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.