Pas de miracle dans les cinémas américains ce weekend. L’échec programmé de Kraven le Chasseur a eu lieu, le film de Sony Pictures s’est même illustré en dessous des mauvaises prédictions des analystes du box-office. Le film de J.C Chandor n’est parvenu à réunir que 11 millions de dollars sur le sol américain, alors même que Sony Pictures espérait un démarrage situé entre 13 et 15 millions de dollars. Deux millions de moins que prévu et surtout bien en dessous de Madame Web (15,3 millions), c’est un nouveau coup dur pour la licence qui était déjà sous respirateur.
Kraven est le mauvais élève au sein d’une licence de bras cassés…. Si le public français doit encore attendre avant de pouvoir poser les yeux sur cette proposition, la sortie de Mufasa : Le Roi Lion à la même date n’est pas en la faveur d’un succès hexagonal. À peine six ans après ses débuts, la licence dédiée aux personnages est déjà en bout de course. Les prochaines semaines ne devraient pas être une occasion pour le personnage, apparu récemment dans la saga vidéoludique Spider-Man, de faire recette sur le long terme. La concurrence est rude, entre Wicked, Vaiana 2 et l’arrivée prochaine du préquel du Roi Lion.
C’est encore plus difficile à digérer pour Sony Pictures qui, pour la première fois avec son univers de films inspirés de personnages Spider-Man, investissait les salles obscures à trois reprises cette année. Madame Web, Kraven et même Venom 3, aucun de ces projets ne s’est démarqué autrement que par l’importance déception qu’il a générée au classement des sorties mondiales les plus vues.
Alors qu’il se murmure que Sony envisage d’arrêter les frais, et de se consacrer uniquement à la réalisation du quatrième volet avec Tom Holland et du film d’animation Miles Morales, le film avec Aaron Taylor-Johnson sonne comme le début d’une nouvelle ère pour les super-héros, toutes licences confondues…
La fin des univers cinématographiques ?
Lorsque Marvel signe Iron Man en 2008, l’écurie réalise l’impensable. Si les propositions super-héroïques ne sont pas nouvelles à cette époque, elles se limitent à des trilogies ou opus complètement indépendants. Sous l’impulsion de Kevin Feige, le Marvel Cinematic Universe veut encapsuler ce qui fait le succès des comics, la sérialité et une multitude de protagonistes qui sont amenés à se réunir sous la même bannière.
Comme Christopher Nolan a signé le renouveau du genre avec Batman Begins, Jon Favreau définit ce qui sera rapidement la norme chez ses rivaux : un univers cinématographique aux nombreuses ramifications. Si DC est la première entreprise à s’engouffrer dans la brèche en 2013 avec Man of Steel, Sony et Columbia ne tardent pas à exploiter les personnages dont ils ont les droits d’adaptation.
En 2018, Venom s’en sort particulièrement bien (856 millions de dollars). Le second volet des aventures d’Eddie Brock et son symbiote s’illustrera comme l’un des meilleurs lancements au box-office pendant la pandémie. Mais chez Batman comme chez Venom, les choses n’ont jamais été toutes roses. Seul le MCU s’était véritablement illustré dans le domaine, le point d’orgue étant l’année 2019 et les 3,8 milliards de dollars générés dans le monde avec les seules sorties d’Endgame et Captain Marvel. Si l’on inclut Far From Home, produit en collaboration avec Sony Pictures, les productions estampillées Marvel Studios ont à elles seules réuni plus de 4,9 milliards de dollars. Mais depuis la pandémie, les choses sont bien plus compliquées.
Le public lâche l’affaire ?
Même la petite entreprise de Feige connaît la crise. 2024 a été une belle année (merci Deadpool & Wolverine) mais ce succès intervient après une période très compliquée pour l’écurie. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania et The Marvels ont été un douloureux rappel : la réputation de l’entreprise ne sont pas l’assurance d’un succès. Dans ce contexte de méfiance des spectateurs, qui y regardent à deux fois, Sony Pictures n’avait pas beaucoup de chance de tirer son épingle du jeu. À dire vrai, c’est en misant uniquement sur Peter Parker et Miles Morales que la firme pourrait s’imposer sur la durée. Elle devra avancer avec prudence, pour ne pas lasser les adorateurs du personnage imaginé par Jack Kirby et Stan Lee. Pour ce qui est de Kraven, Madame Web et Venom, ils seront sans doute condamnés à l’oubli… Sony Pictures doit encore évoquer ce qu’il advient de son univers, rien n’a été officialisé pour le moment.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.