« L’environnement autour de ce quasar produit une masse d’eau sans précédent », s’enthousiasme Matt Bradford, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Cette découverte montre que l’eau, élément essentiel à la vie, n’est pas une exclusivité de notre petit coin de galaxie. Elle serait présente en abondance dès les premiers âges de l’univers.
Le quasar boit la tasse
Le quasar en question, APM 08279+5255, n’est pas qu’un simple objet céleste ; c’est un véritable monstre cosmique. Son moteur ? Un trou noir supermassif 20 milliards de fois plus lourd que notre Soleil. Et lorsqu’un tel mastodonte aspire du gaz et de la matière, il dégage une énergie inimaginable, équivalente à celle d’un millier de milliards de soleils. Autant dire que c’est l’endroit parfait pour créer une « bulle de vapeur d’eau ».
Cette eau est sous forme de vapeur et s’étend sur des centaines d’années-lumière. Contrairement à notre Voie lactée, où l’eau est principalement gelée, ici elle est chauffée par les rayons X et infrarouges émis par le quasar. La température de -63 °F (-53 °C) reste glaciale selon nos standards terrestres, mais dans le cosmos, c’est déjà très chaud. À cette température, le gaz est dix fois plus dense que dans une galaxie classique, un vrai « jacuzzi cosmique ».
Cette réserve d’eau a été repérée grâce à des outils technologiques de pointe, comme le Z-Spec de l’observatoire de Caltech et le radiotélescope du Plateau de Bure en France. Ces instruments ont permis d’analyser la lumière émise par le quasar et d’y détecter la signature unique de l’eau.
Mais ce n’est pas tout : d’autres molécules, comme le monoxyde de carbone, ont été observées. Cela indique que cet environnement contient assez de matière pour alimenter le trou noir central pendant encore plusieurs millions d’années. Une partie de ce gaz pourrait aussi former de nouvelles étoiles, ou bien être chassée au loin par les puissantes radiations.
Détecter une telle quantité d’eau dans l’univers primitif bouleverse notre vision de l’évolution cosmique. Cela prouve que des éléments nécessaires à la vie existaient déjà dans un passé très lointain. Qui sait ce que nous pourrons découvrir dans les années à venir ? Les astronomes continuent d’affiner leurs instruments pour explorer encore plus loin et, peut-être, dénicher d’autres trésors cosmiques.
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