La superstition du vendredi 13 a connu une évolution fascinante au fil des siècles, reflétant les changements de mentalités et de croyances de notre société.
Des racines dans des traditions religieuses et culturelles anciennes
L’association entre le vendredi et le chiffre treize avec la malchance est principalement ancrée dans la tradition chrétienne. Selon les Évangiles, Jésus-Christ a été crucifié un vendredi. Lors de son dernier repas, connu sous le nom de la Cène, il était entouré de douze apôtres, ce qui fait un total de treize convives, Judas étant souvent identifié comme le traître qui a livré Jésus aux Romains. Cette trahison a renforcé l’idée que le treizième convive était un symbole de malheur.
Il existe également des racines dans la mythologie nordique. Dans une légende, Odin avait invité douze dieux à un banquet, mais Loki, considéré comme un dieu maléfique, s’est invité et est devenu le treizième convive. Son arrivée a conduit à la mort du dieu Balder, renforçant ainsi l’idée que le nombre treize est associé au désastre.
Au Moyen Âge, cette superstition s’est renforcée, notamment avec des événements historiques marquants comme l’arrestation des Templiers par le roi Philippe le Bel, un vendredi 13 octobre 1307. Cet événement a profondément ancré cette croyance dans l’imaginaire collectif.
Le chiffre 13 est donc souvent perçu comme perturbateur, un déséquilibre, contrairement au chiffre 12, dans la culture occidentale, qui est associé à l’ordre et à la complétude (12 mois dans une année, 12 heures sur une horloge).
Moins malheureux aujourd’hui ?
Cependant, au fil du temps, la perception du vendredi 13 a considérablement évolué. Un tournant significatif s’est produit dans les années 1930, lorsqu’une campagne de la Loterie nationale française a commencé à transformer le vendredi 13 en jour de chance. Cette inversion symbolique a progressivement modifié la perception populaire. Aujourd’hui, près d’un Français sur trois considère le vendredi 13 comme ayant une “portée positive”, soit presque deux fois plus qu’il y a dix ans. Les jeux de hasard, comme le Loto, organisent désormais des tirages spéciaux ce jour-là, attirant de nombreux joueurs.
Actuellement, les attitudes envers le vendredi 13 sont variées. Certains continuent de le percevoir comme un jour de malchance, évitant de prendre des décisions importantes ou de voyager. D’autres le voient comme une opportunité de tenter leur chance, notamment aux jeux de hasard. Une partie de la population reste indifférente ou considère cette superstition avec amusement. Et vous ?
Paraskevidékatriaphobie
L’impact psychologique de cette superstition persiste néanmoins. La “paraskevidékatriaphobie”, ou peur du vendredi 13, continue d’affecter certaines personnes, influençant leur comportement ce jour-là. De plus, l’effet nocebo peut amener certains à interpréter négativement des événements mineurs survenant un vendredi 13, renforçant ainsi leur croyance.
La superstition du vendredi 13 a donc évolué d’une croyance principalement négative à une perception plus complexe et nuancée. Aujourd’hui, elle oscille entre jour de malchance, opportunité de chance, et simple curiosité culturelle.
Qu’en est il dans les autres pays ?
En Espagne et dans de nombreux pays d’Amérique latine, comme l’Argentine et le Mexique, c’est le mardi 13 qui est considéré comme un jour de malchance. Cette croyance est liée à l’association du mardi avec Mars, le dieu romain de la guerre, symbolisant la destruction et le chaos. L’expression espagnole “En martes, ni te cases ni te embarques” (Le mardi, ne te marie pas et ne t’embarque pas) illustre bien cette superstition.
En Italie, le vendredi 17 est redouté plutôt que le vendredi 13. Cette crainte provient du fait que le chiffre romain XVII peut être réarrangé pour former le mot latin “VIXI”, signifiant “ma vie est terminée“. Curieusement, le nombre 13 est généralement considéré comme chanceux en Italie.
Dans les cultures asiatiques, notamment en Chine, au Japon et en Corée, c’est le chiffre 4 qui est considéré comme malchanceux. La raison en est que la prononciation du mot “quatre” est très similaire à celle du mot “mort” dans de nombreuses langues asiatiques. Cette superstition est si forte que de nombreux bâtiments en Asie n’ont pas de quatrième étage.
En Thaïlande, la perception est complètement différente. Le vendredi est généralement considéré comme un jour chanceux, associé à la couleur bleue qui symbolise la chance. De plus, les Thaïlandais considèrent comme malchanceux de se couper les cheveux le mercredi, un jour considéré comme sacré.
Quels sont les prochains vendredi 13 ?
Il y aura 16 vendredis 13 au cours des 10 prochaines années à partir d’aujourd’hui :
- 2025 : 13 juin
- 2026 : 13 février, 13 mars, 13 novembre
- 2027 : 13 août, 13 octobre
- 2028 : 13 octobre, 13 décembre
- 2029 : 13 avril, 13 juillet
- 2030 : 13 septembre, 13 décembre
- 2031 : 13 juin
- 2032 : 13 février, 13 août
- 2033 : 13 mai
Il est intéressant de noter que le nombre de vendredis 13 varie d’une année à l’autre. Certaines années en comptent jusqu’à trois, comme en 2026, tandis que d’autres n’en ont qu’un seul, comme en 2025, 2031 et 2033. La plupart des années en ont deux. Cette variation est due à la structure du calendrier grégorien et à la façon dont les jours de la semaine s’alignent avec les dates du mois au fil des ans.
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