Six ans, six films et au moins trois énormes bides. En 2018, Sony Pictures lorgne sur le succès de la Maison des Idées et l’univers DC. Après l’échec de The Amazing Spider-Man, le studio pense avoir trouvé une manière d’exploiter les personnages qui évoluent dans l’univers du tisseur de toile sans entraver le parcours de celui-ci au sein du Marvel Cinematic Universe. Si Peter Parker côtoie les Avengers, ses principaux antagonistes s’offrent des aventures solo avant un possible affrontement sur le grand écran. Venom — popularisé auprès du grand public grâce à Spider-Man 3 de Sam Raimi — ouvre le bal de cette nouvelle adaptation.
Si la critique n’est pas emballée, les spectateurs sont au rendez-vous et se prennent d’affection pour Eddie Brock et le symbiote. Avec 856 millions de dollars de recettes, le film de Ruben Fleischer n’a pas à rougir face aux propositions de Kevin Feige. ll n’en fallait pas moins pour que Sony se lance à corps perdu dans la création d’un univers digne de ce nom, appelé le SPUMC pendant un temps avant de devenir Sony’s Spider-Man Universe. Les équipes créatives sont néanmoins dans l’impasse, elles ne peuvent pas directement profiter de la renommée de Peter Parker puisque le héros est cantonné aux seuls rayons de Marvel Studios.
Peu importe, c’est avec des antihéros secondaires tels que Morbius et Madame Web que l’entreprise espère créer la surprise. Après tout, le genre super-héroïque cartonne partout ailleurs, pourquoi s’en priver ? La pandémie a néanmoins largement retardé le développement d’un tel univers, il faut attendre 2021 pour qu’un deuxième film ne voie le jour. À cette époque, les super-héros ne sont plus vraiment en odeur de sainteté, le public s’y retrouve de moins en moins. Let’s There Be Carnage, toujours consacré à Venom, parvient à s’illustrer comme l’un des plus gros succès en ces temps troubles pour l’industrie cinématographique, rien ne semblait arrêter la machine. En 2022 pourtant, Sony se confronte à de premières véritables difficultés.
Et là, c’est le drame…
Morbius s’offre une critique assassine. Seulement 167 millions de dollars dans le monde, malgré une ressortie quelques semaines après le bide, cet accident de parcours ne décourage pas la firme qui poursuit avec Madame Web deux ans plus tard. Le film de S.J Clarkson ne fait guère mieux que son prédécesseur. Il termine sa course avec seulement 100 millions de dollars au box-office mondial. Quatre films et deux échecs, les calculs ne sont pas bons pour l’entreprise qui espère encore que Venom passionnera les foules. Manque de chance, l’ultime volet des aventures du symbiote fait beaucoup moins bien que prévu.
Kraven le chasseur, qui doit sortir dans quelques jours en France, est déjà promis à un lancement catastrophique. Il doit faire pire que Madame Web, alors même que l’on pensait que Sony Pictures ne pouvait pas tomber plus bas. Il devrait s’ouvrir avec de recettes situées entre 13 et 15 millions de dollars. À titre de comparaison, Spider-Man : No Way Home s’était illustré avec 587 millions de dollars dès son weekend d’ouverture sur le sol américain.
Selon The Wrap, qui dit s’être entretenu avec une source au sein de Sony Pictures, le studio aurait décidé d’arrêter les frais. L’avenir ne sera fait qu’aux côtés du Spider-Man de Tom Holland, de Miles Morales dans la saga Spider-Verse et de la série Spider-Noir développée en collaboration avec Prime Video. Exit les personnages de seconde zone, l’homme-araignée est au cœur des préoccupations du géant du divertissement. Concrètement, Kraven le chasseur devrait mettre fin aux expérimentations de la firme.
On a échappé au pire ?
Si Sony n’a pas encore confirmé ces informations, plusieurs projets semblaient être au point mort. C’est le cas de Sinister Six, largement préparé au travers de scène post-générique. Dans Morbius, la rencontre du Vautour et du vampire laissait présager d’un affrontement prochain des super-vilains avec Peter Parker. Les dernières nouvelles du projet datent de 2018 quand, enorgueillie par le succès de Venom, Amy Pascal a confié vouloir toujours concrétiser ce projet développé en sous-marin depuis 2013. Drew Goddard, le créateur de Daredevil, comptait parmi les noms cités pour s’emparer de cette proposition.
Au fil des années, d’autres films ont été évoqués. Hypno-Hustler avec Donald Glover, un film d’Olivia Wilde ou encore Nightwatch, ce sont autant de bouteilles lancées à la mer qui n’auront jamais été repêchées. On se souvient aussi de l’introduction très récente de celui qui était amené à devenir le Thanos de cet univers frelaté : Knull.
Reste à voir désormais si Sony Pictures choisira d’emprunter la même voie que d’autres univers de superhéros déchus. Alors que James Gunn ouvre les portes d’une nouvelle licence consacrée aux personnages DC Comics, Sony pourrait vouloir offrir un reboot de son univers pour exploiter les personnages dont l’entreprise détient encore les droits.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.