Si Limewire et eMule ne sont plus que des lointains souvenirs, l’industrie musicale n’en a pas terminé avec le téléchargement et l’écoute illégale. Comme pour les productions télévisuelles et cinématographiques, de nombreux internautes se tournent vers des moyens peu recommandés pour profiter de certains titres. Dans le domaine, les convertisseurs MP3 sont largement utilisés afin d’accéder à des chansons hébergées sur YouTube par exemple. Certains de ces outils de “rippage de flux” sont accusés de contourner les barrières technologiques utilisées par les détenteurs des droits de certaines œuvres. Concrètement, certains convertisseurs seraient en violation de la loi anti-contournement en rendant accessibles des fichiers protégés par le droit d’auteur.
Des centaines de sites signalés
Il y a quelques semaines, le groupe espagnol Promusicae a signalé des centaines d’URL à Google dans l’objectif de les rendre introuvables sur le moteur de recherche. Parmi eux, le site MP3.to. a contesté cette décision. Après s’être vu déréférencé, le cabinet d’avocats Boston Law Group, propriétaire de MP3.to, a fait appel de cette décision auprès d’Alphabet et de Promusicae. Dans une mise en demeure partagée par Torrent Freak et adressée au groupe espagnol, l’entreprise explique :
“Les allégations de l’avis selon lesquelles le site web fournit une technologie ou des outils utilisés pour contourner une mesure technologique qui contrôle efficacement l’accès aux œuvres protégées par le droit d’auteur sont catégoriquement fausses. Le site web nie inconditionnellement vos allégations d’actes répréhensibles”
En effet, MP3.to ne permet pas d’obtenir des fichiers MP3 à partir d’URL ou de contenus proposés sur les plateformes. Il permet simplement de convertir des fichiers WAV ou MP4 déjà présents sur les machines de ses utilisateurs.
MP3.to obtient gain de cause
Après avoir reçu la lettre des propriétaires du site, la filiale d’Alphabet a rétabli l’accès à MP3.to, tout en réactivant le compte Adsense associé. C’est grâce à lui que les propriétaires d’un site peuvent toucher les recettes générées par la publicité. Contacté par Torrent Freak, un porte-parole de Google invite tous les sites web concernés par les retraits demandés par Promusicae à demander un nouvel examen de leur dossier. À l’heure où nous écrivons ces lignes, certains sites comme online-audioconvert.com et online-convert.com sont de nouveau accessibles. Comme MP3.to, ils ne permettent pas de “ripper” une vidéo YouTube. Le groupe Promusicae n’a pas répondu aux sollicitations de Torrent Freak.
Le piratage musical revient en force
Un rapport du cabinet d’études Muso, publié en février dernier, dressait un état des lieux du piratage de musiques dans le monde en 2023. L’année passée, les pratiques du genre étaient en hausse de 13% par rapport à 2022. Les convertisseurs YouTube représentent une part importante du téléchargement illégal dans le monde, 40% du nombre total de visites. Pour Andy Chatterley, PDG de Muso, cette augmentation du piratage musical est motivée par les prix de plus en plus élevés à des services de streaming associés au coût des données mobiles dans certaines régions du monde.
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