Imaginé et fabriqué par la China Communications Construction Company (CCCC), ce cylindre monumental est destiné à équiper un navire de battage de pieux de 150 mètres actuellement en construction. Avec ses 28 mètres de haut et 2 mètres de diamètre, il est aussi imposant qu’un immeuble de dix étages. Présenté comme le « cœur » de ce navire géant, il promet de révolutionner la construction d’infrastructures maritimes, comme les ponts ou les plateformes offshore.
Un gros cylindre pour un navire géant
L’un des points importants de ce projet est la maîtrise complète de la conception et de la fabrication. Jusqu’à présent, la Chine dépendait largement de fournisseurs étrangers pour ses composants technologiques de pointe. Ce cylindre change la donne. Désormais, des projets comme le pont ferroviaire de Hangzhou Bay, qui sera le plus long au monde à traverser la mer, pourront reposer sur des équipements 100 % chinois.
Cet équipement, en plus de réduire les coûts d’importation, ouvre la voie à une production accrue pour les infrastructures maritimes et énergétiques. Les spécialistes soulignent également son potentiel pour des projets d’énergies renouvelables, notamment les parcs éoliens offshore en eaux profondes. Avec ce cylindre, la Chine mise sur des solutions technologiques capables de répondre à ses besoins internes sans oublier de séduire les marchés internationaux.
Cette nouveauté positionne la Chine face à des géants industriels comme l’allemand Bosch Rexroth et l’américain Parker Hannifin, des leaders historiques dans le domaine des systèmes hydrauliques. Le marché mondial de ces technologies, évalué à 15 milliards de dollars en 2023, devrait croître de 4,6 % par an, selon Global Market Insights.
Ce cylindre n’est pas le seul symbole de la montée en puissance chinoise. Plus tôt ce mois-ci, SANY, un autre géant national, a présenté une machine capable de tester des éoliennes de 35 MW. Grâce à une technologie de simulation avancée, cette installation peut reproduire en une année 20 ans d’exploitation d’une ferme éolienne.
L’essor des équipements chinois inquiète toutefois certains observateurs. Alors que les tensions commerciales avec l’Occident se poursuivent, la maîtrise de technologies maritimes aussi stratégiques pourrait accentuer les rivalités géopolitiques.
Au-delà de ses ambitions technologiques, la Chine investit massivement dans son économie maritime. Durant le premier semestre 2024, ce secteur a connu une croissance plus rapide que celle du PIB national, atteignant une valeur de 4.900 milliards de yuans (environ 679 milliards de dollars). Si soulever des éléphants semble anecdotique, cette prouesse incarne un véritable tournant pour le pays dans la course aux technologies maritimes.
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