Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour réduire la mortalité sur les routes, soulève des questions éthiques et pratiques.
Un signalement assez simple à faire
La campagne de la Sécurité routière met en lumière une procédure peu connue : la possibilité pour tout citoyen d’alerter les autorités sur l’inaptitude à la conduite d’un proche. Concrètement, il s’agit d’envoyer un courrier ou un e-mail au préfet du département où réside le conducteur en question. Ce signalement doit inclure l’identité de la personne concernée, les coordonnées du signalant, et les motifs justifiant cette démarche.
Une fois le signalement reçu, le préfet peut convoquer la personne pour un examen médical auprès d’un médecin agréé. Cet examen, d’un coût de 36 euros non remboursé par la Sécurité sociale, évalue l’acuité visuelle et les capacités cognitives du conducteur. En fonction des résultats, le préfet peut décider de maintenir le droit à conduire, d’imposer des restrictions, ou de suspendre temporairement ou définitivement le permis de conduire.
Une hausse de la mortalité routière
Cette campagne intervient dans un contexte préoccupant : une hausse de 2% de la mortalité routière en octobre 2024 par rapport à l’année précédente, portant le bilan à 2 661 décès sur l’année. Elle vise particulièrement les conducteurs âgés, dont les capacités peuvent décliner avec le temps, mais s’applique à toute personne jugée inapte à la conduite.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Certains y voient une forme de délation, craignant des conflits familiaux et une atteinte à la vie privée. D’autres critiquent la complexité administrative de la démarche et son caractère potentiellement conflictuel au sein des familles.
Face à ces critiques, des alternatives sont proposées, comme l’implication accrue des médecins traitants dans l’évaluation des capacités de conduite ou l’instauration de visites médicales obligatoires périodiques pour tous les conducteurs. Mais cette campagne soulève un débat de société sur l’équilibre entre sécurité routière et liberté individuelle, tout en mettant en lumière la nécessité d’une approche plus systématique de l’évaluation des capacités de conduite, notamment chez les personnes âgées ou atteintes de maladies affectant leurs aptitudes au volant.
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