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Piratage massif aux États-Unis : le FBI recommande les messageries chiffrées

Une vaste cyberattaque menée par des pirates chinois cible les infrastructures télécoms américaines, poussant le FBI à conseiller l’utilisation de messageries chiffrées. Une posture surprenante pour une agence qui milite souvent contre cette technologie.

Les opérateurs AT&T, Verizon et Lumen Technologies font face à une attaque informatique massive, orchestrée par des pirates chinois dans le cadre d’une campagne surnommée « Salt Typhoon ». Selon le FBI, cette opération d’espionnage, l’une des plus graves qu’aient connues les États-Unis, vise trois types d’informations sensibles : les métadonnées d’appels (numéros, durée, localisation), des conversations téléphoniques ciblées, et les systèmes CALEA, utilisés pour surveiller légalement des communications.

Les télécoms dans la ligne de mire

Le FBI a confirmé que les pirates ont concentré leurs efforts autour de Washington, D.C., sans alerter les citoyens potentiellement affectés. Même certaines figures politiques, comme les équipes de Donald Trump ou Kamala Harris, auraient été informées qu’elles faisaient partie des cibles. Toutefois, le Bureau n’a pas précisé si des informations classifiées ont été compromises.

Pour limiter les dégâts, le FBI et l’agence américaine de cybersécurité (CISA) encouragent désormais les Américains à utiliser des messageries chiffrées de bout en bout (E2EE), comme Signal, WhatsApp ou encore iMessage pour les utilisateurs d’iPhone. « Le chiffrement est votre allié. Même si vos données sont interceptées, elles seront inutilisables si elles sont protégées », a déclaré un porte-parole du FBI.

Outre les applications, les citoyens sont invités à privilégier des téléphones qui reçoivent des mises à jour régulières, ainsi qu’à activer l’authentification multi-facteurs sur leurs comptes pour contrer les tentatives de phishing.

Cette position semble aller à l’encontre des revendications historiques du FBI, qui a souvent plaidé pour des portes dérobées dans le chiffrement afin de faciliter ses enquêtes. Les experts en cybersécurité rappellent pourtant qu’ajouter une « backdoor » affaiblirait ces systèmes et exposerait potentiellement les utilisateurs à d’autres menaces.

Cette attaque soulève aussi des questions sur la sécurité des systèmes télécoms américains. Des observateurs et des politiques, comme le sénateur Ron Wyden, critiquent la dépendance aux technologies comme CALEA : elles peuvent être utiles pour les forces de l’ordre, mais elles exposent aussi des données sensibles au piratage.

Le FBI assure que cette campagne de cyberespionnage n’avait pas pour but d’interférer dans les élections américaines, mais bien de collecter des renseignements sur la politique et le gouvernement.

Pour les particuliers, les recommandations actuelles mettent en lumière l’importance d’adopter de bonnes pratiques numériques, comme le chiffrement ou les mises à jour régulières. Des outils qui sont certes imparfaits, mais qui peuvent offrir une protection essentielle contre des menaces de plus en plus complexes.

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