Le bras de fer économique entre les États-Unis et la Chine reprend de plus belle. Après l’annonce de nouvelles restrictions visant le marché chinois ce lundi, le pays de Xi Jinping a répliqué avec un embargo sur plusieurs minéraux très importants pour l’industrie de la tech. Une passe d’armes qui pourrait n’être qu’un avant-goût de ce qui attend la communauté internationale avec la réélection de Donald Trump.
La rivalité entre les deux superpuissances est loin d’être une nouveauté. Cela fait déjà plusieurs années que les États-Unis ne lésinent pas sur les efforts pour endiguer la montée en puissance de la Chine, qu’ils considèrent comme le principal obstacle à leur domination économique et technologique. Le meilleur exemple de cette dynamique est sans doute le CHIPS and Science Act, un énorme plan d’investissement à 280 milliards de dollars explicitement conçu pour « contrer la Chine ».
En parallèle, l’administration Biden a implémenté de nombreuses restrictions sur des produits stratégiques. Ce lundi, Reuters a indiqué que le gouvernement avait signé un nouveau texte censé bloquer l’export vers la Chine de nombreux produits qui contiennent ne serait-ce qu’une seule puce d’origine américaine, là encore avec l’objectif de limiter l’accès de son rival à des technologies importantes — notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Un nouveau retour de bâton cinglant
Mais jusqu’à présent, ce genre de mesure a rarement eu les effets escomptés. Par exemple, l’Oncle Sam avait déjà placé la Chine sur une liste noire qui lui interdit l’accès à la plupart des équipements nécessaires à la fabrication des puces modernes ; mais paradoxalement, au lieu de paralyser l’industrie chinoise, cette mesure a contribué à la montée en puissance rapide de ses fondeurs, et par extension, à l’indépendance technologique du pays.
Selon Ars Technica, de nombreux analystes ne semblaient donc pas emballés par la restriction commerciale signée en début de semaine, et s’attendaient à un retour de bâton sévère qui pourrait rendre toute la démarche contre-productive. Et il semble qu’ils aient eu raison : la Chine a répondu dès le lendemain avec un embargo immédiat sur de nombreux composés stratégiques comme le gallium, le germanium ou encore le graphite — des composés très importants pour la fabrication de produits à base de semiconducteurs, l’infrastructure énergétique ou l’industrie du nucléaire. Une mesure qui pourrait faire augmenter considérablement le prix de certains services et produits high-tech aux États-Unis, mais aussi dans tous les autres pays qui commercent régulièrement avec l’Oncle Sam.
Ce feuilleton représente une nouvelle escalade des tensions commerciales et politiques entre les deux camps. Et il y a fort à parier que la situation ne va pas s’améliorer à court terme avec la réélection de Donald Trump, qui n’a jamais caché son hostilité à l’égard de la Chine.
Il a notamment annoncé son intention d’infliger de nouvelles taxes douanières sur les produits chinois — une mesure qui, là encore, déclencherait sans doute une réaction virulente avec des conséquences très concrètes sur le marché. Reste à voir comment le reste du monde, à commencer par l’Europe, se positionnera au milieu de ce marasme.
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