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Arrowverse : la fin du meilleur univers de super-héros ?

La série Superman & Lois s’est conclue le 2 décembre dernier à l’issue de sa quatrième et dernière saison, signant ainsi la fin définitive d’un univers crée il y a douze ans de cela, l’Arrowverse. On fait le bilan, calmement.

Le 12 octobre 2012, les showrunners Andrew Kreisberg, Greg Berlanti et Marc Guggenheim lancent, sur la chaîne américaine The CW, le premier jalon d’un futur univers partagé tentaculaire sur le petit écran autour des super-héros de DC (Batman, Superman…). Porté par Stephen Amell, Arrow est une série tournée autour de l’archer vert de la Digne Concurrence dont le principal objectif est, à l’époque, seulement de s’éloigner de celui apparu dans Smallville quelques années auparavant. C’étaient les débuts officiels de l’Arrowverse qui n’en portait pas encore le nom.

Dès juillet 2013, Berlanti, Kreisberg et Geoff Johns planchent sur un spin-off autour de Flash. À partir de cet instant, la machine est lancée. Douze ans plus tard, l’Arrowverse comprend 8 saisons d’Arrow, 9 saisons de Flash, 6 de Supergirl, 4 de Black Lightning, 7 de Legends of Tomorrow, 3 de Batwoman, 1 de Constantine, 2 de la web-série animée Vixen, 2 de Freedom Fighters : The Ray et, enfin, 4 de Superman & Lois.

Un univers partagé qui a connu de nombreuses évolutions avec, notamment, un changement de chaînes pour Supergirl, un changement d’actrice principale pour Batwoman, des rapprochements de dernières minutes pour Constantine et un éloignement pour Superman & Loïs. Sans compter les annulations imprévues (Legends) ou des spin-offs développés qui n’ont jamais vu le jour (Green Arrow & The Canaries).

Hormis la série consacrée à l’Homme d’acier dont la conception a été faite sans considération pour le reste du Arrowverse, auquel il s’intègre uniquement par la reprise de son casting, on retrouve dans chaque show un mode de fonctionnement qui sera repris bien plus tard par les séries Marvel, d’abord sur Netflix puis Disney+ : des caméos servant à produire de nouveaux shows consacrés et d’énormes épisodes crossovers. À la différence que les saisons étaient bien plus longues (24 épisodes en moyennes) pour coller au mode de diffusion hebdomadaire de la grille saisonnière des chaînes américaines et pas des services de streaming. En conséquence, il était bien plus facile de rater un épisode d’Arrow et de continuer à suivre l’histoire que de raccrocher les wagons en ayant loupé un épisode de Daredevil.

Le meilleur du pire ?

Lorsqu’on regarde l’intégralité de ces douze années, on ne peut que sourire face à des productions qui n’auront jamais réussi à se hisser à un haut niveau d’excellence. Parfois bien au contraire. Il suffit de voir les effets spéciaux de Supergirl qui se sont dégradés au fil des saisons ou les multiples rebondissements ridicules dans la quête de justice de l’archer avec des twists dignes d’une télénovéla. Le jeu d’acteurs était souvent approximatif et on ne compte plus les caricatures et les clichés, ni les spectateurs ayant abandonné en cours de route face à des histoires qui tournent en rond, cherchant vainement l’utilité d’Iris West ou la logique dans Legends of Tomorrow.

Pourtant, malgré toutes ses failles, l’Arrowverse a su être souvent génial, à l’image d’une première saison ratée qui n’a pas empêché Legends of Tomorrow de devenir ensuite l’une des meilleures séries par son délire enfin assumé. Génial, car généreux. Devenus petit à petit un rendez-vous annuel, les doubles, triples, quadruples épisodes crossovers ont fait preuve d’une ambition débordante bien avant qu’Avengers Endgame fasse parler de lui.

Au sein des productions Berlanti, l’adaptation impossible ne semblait pas exister et seul l’imagination et l’envie de se faire plaisir prévalaient. L’arc narratif culte de DC Comics, Crisis on Infinite Earths, adapté à l’écran, a bouleversé les codes de la télévision en faisant non seulement appel aux séries de l’Arrowverse, mais à tous les anciens shows DC comme Birds of Prey, Smallville, The Flash (celui des années 90). Même les films Superman Returns, le Batman de Burton et le futur de The Flash répondaient présents. Est-ce que c’était parfaitement réussi ? Absolument pas. Est-ce que c’était génialement fou ? Évidemment.

L’occasion manquée ?

Et puis il y avait la passion communicative des acteurs pour leurs rôles. Loin des stars de cinéma touchant souvent leurs chèques, chaque super-héros de l’Arrowverse a été incarné par des acteurs investis. Difficile de reprocher à Grant Gustin de ne pas avoir été un bon Barry Allen, à Melissa Benoist une mauvaise Kara Danvers, à Matt Ryan de ne pas avoir compris son Constantine… Au point où de nombreuses voix se sont élevées pour qu’ils retrouvent leurs personnages sur grand écran alors que l’ancien univers DC voulait s’étendre entre les mains de Zack Snyder.

Aujourd’hui, l’Arrowerse a tiré sa révérence de la plus belle façon qui soit, avec Superman & Loïs. Sa série la plus réussie et, paradoxalement, qui trouva sa qualité dans son éloignement à feu l’univers partagé. Ce qui ne signifie pas la fin des shows DC puisque James Gunn et Peter Safran ont repris les choses en main pour tous les médiums, prévoyant des histoires liées sur petit et grand écran à la manière du MCU. Les deux maisons historiques des super-héros vont pouvoir à nouveau se faire la guerre. Néanmoins, chacun sait que l’Arrowverse a tiré sa flèche le premier et qu’on fera sûrement mieux, mais difficilement plus généreux.

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