L’information est tombée la semaine dernière, et elle a le mérite d’interpeler. Dans le cadre d’une action policière de grande ampleur réalisée avec les autorités néerlandaises, le géant de la sextech Satisfyer indique avoir mis fin à un vaste réseau illégal de vente de faux produits de la marque. Les produits, notamment des imitations contrefaites des modèles emblématiques Pro 2 et Penguin, étaient en vente via de grandes marketplaces en ligne, susceptibles de tromper les consommateurs.
Sextoys et crime organisé
Dans un communiqué publié le 26 novembre dernier, Satisfyer se félicite de “l’arrestation d’un suspect qui aurait des liens avec le crime organisé“. Une action coup de poing rapide et efficace, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie mondiale de lutte contre la contrefaçon entamée par le fabricant chinois ces dernières années. En plus de représenter un risque certain pour les consommateurs, la vente de ces produits contrefaits accuserait aussi un lien opaque avec plusieurs entreprises criminelles, et notamment la MocroMafia, organisation mafieuse marocaine spécialisée dans le trafic de cocaïne et de drogue de synthèse, basée aux Pays-Bas et en Belgique.
“L’intégrité de notre marque et la sécurité de nos clients ne sont pas négociables. Nous prenons ces questions très au sérieux et nous continuerons à collaborer avec les forces de l’ordre dans le monde entier pour garantir que nos produits restent dignes de confiance et sûrs” – Sven Pelka, DG de Triple A/EIS/Satisfyer.
Un précédent pour l’industrie
Au milieu des guerres internes qui gangrènent l’industrie de la sextech, opposant notamment EIS à Lelo, et conduisant au récent rachat de Fun Factory, les grandes marques semblent au moins s’accorder sur l’importance d’une lutte efficace contre la contrefaçon illégale. Il faut dire que sur les marketplaces, comme Bol.com, Shein ou AliExpress, il est parfois difficile de différencier le vrai du faux. Surtout lorsque les appareils contrefaits semblent sortir tout droit des mêmes usines.
Les risques inhérents à l’utilisation d’un sextoy contrefait, ou qui ne répondrait pas aux normes européennes, sont nombreux. Au-delà même du risque légal, la qualité des matériaux et des moteurs entrant dans la fabrication de ce type d’appareils sont des données particulièrement sensibles. Les jouets vendus de manière contrefaite ou illégale ne communiquent pas suffisamment sur leur composition, ou omettent ouvertement en tentant de faire passer des dérivées pétrochimiques élastifiés aux phtalates pour du silicone.
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