L’histoire de xAI, la jeune startup d’Elon Musk, est indissociable de sa dépendance aux processeurs graphiques, ces puces essentielles au développement des modèles d’intelligence artificielle. Pour rivaliser avec OpenAI et ses modèles comme ChatGPT, le milliardaire savait qu’il lui fallait un accès massif à ces ressources. Son premier partenaire dans cette quête ? Nvidia, leader mondial des GPU. Mais obtenir ces puces s’est révélé aussi compliqué qu’obtenir, selon Musk lui-même, « certaines drogues ».
Les GPU de Nvidia, le carburant du projet xAI
La demande d’Elon Musk est gargantuesque : dès 2023, il négocie pour détourner 12.000 GPU initialement destinés à Tesla, l’une de ses autres entreprises phares, vers xAI et son chatbot Grok. Il multiplie les appels et les pressions, parfois en personne, pour inciter Nvidia à prioriser ses commandes. Une stratégie agressive qui a mis la chaîne d’approvisionnement du fabricant sous tension, comme l’a reconnu un cadre de Nvidia dans un email interne révélé par le Wall Street Journal.
Cette obsession pour les GPU a culminé avec la création du centre de données Colossus, à Memphis, présenté comme un pilier de la stratégie de xAI. Elon Musk ne voulait pas se contenter des capacités des fournisseurs traditionnels. Estimant qu’Oracle, un autre de ses partenaires technologiques, avançait trop lentement, il a décidé de construire son propre centre, en mobilisant 100.000 GPU de Nvidia. Le projet a avancé à un rythme effréné : des équipes travaillant jour et nuit ont achevé Colossus en seulement quatre mois.
Cette course contre la montre n’a pas été sans heurts. Alors que xAI voudrait doubler la capacité de Colossus en ajoutant 100.000 GPU supplémentaires, les relations avec Nvidia semblent évoluer sous une pression constante. Pour Nvidia, Elon Musk est à la fois un partenaire stratégique et un client exigeant, capable de redéfinir ses priorités et de bouleverser ses équilibres.
Malgré les tensions, cette relation est fructueuse pour les deux parties. Nvidia, déjà leader dans le domaine des GPU, bénéficie de la visibilité et des commandes colossales liées à xAI. De son côté, le soutien de Donald Trump avance ses pions rapidement, convaincu que le volume et la vitesse peuvent compenser le retard accumulé face à OpenAI et Google.
Mais tout n’est pas encore gagné. Si Grok, le chatbot de xAI, a été lancé fin 2023, il reste loin des performances de ChatGPT. Pour atteindre ses ambitions, xAI devra aller au-delà des limites technologiques tout en évitant les anicroches dans un écosystème concurrentiel et particulièrement exigeant. Pour l’instant, le partenariat avec Nvidia reste au cœur de la stratégie d’Elon Musk, mais à quel prix ?
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