Meta – la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp — semble sur le point de lancer un chantier absolument pharaonique. D’après TechCrunch, l’entreprise prévoit d’installer un immense câble de fibre optique sous-marin de plus de 40 000 kilomètres dont elle aurait l’usage exclusif.
Ce projet est apparemment motivé par un constat simple : à eux seuls, les différents services de Meta représentent une part plus que substantielle du trafic internet mondial — environ 10 % du trafic fixe et 22 % du trafic mobile. Et l’écurie de Mark Zuckerberg s’attend apparemment à ce que ce chiffre continue d’augmenter, dans un contexte où elle est en train d’investir massivement dans l’intelligence artificielle.
Le groupe aurait donc décidé de prendre les devants en construisant sa propre infrastructure propriétaire, afin d’éviter de se retrouver coincé à l’avenir. L’idée n’est pas nouvelle ; quasiment tous les géants de la tech ont déjà participé à la construction de câbles de ce genre afin de s’offrir une certaine marge de manœuvre en termes de trafic.
Cela concerne évidemment Google, qui dispose déjà de 6 énormes câbles sous-marins dont un appelé Dunant, entre les États-Unis et la France. Microsoft, de son côté, fait partie des investisseurs du projet Marea, qui connecte également l’Amérique du Nord à l’Europe. On peut aussi citer Amazon ainsi que des géants asiatiques comme Alibaba ou Tencent.
Un gigantesque réseau sous-marin privé
Mais le nouveau projet de Meta se démarque tout de même pour deux raisons, à commencer par sa taille. D’après des sources proches du dossier citées par TechCrunch. Il s’agirait en effet de construire un giga-cordon planétaire qui relierait les deux côtes des États-Unis en passant par la pointe sud de l’Afrique, l’Inde et l’Australie, couvrant ainsi une distance d’environ… 40 000 km.
Ce tracé aurait été spécifiquement choisi pour éviter les « zones de tensions » comme la Mer Rouge et l’Égypte. Une considération très importante, dans un contexte où les sabotages de ces câbles à l’importance stratégique et économique énorme deviennent de plus en plus fréquents.
Ce câble éviterait aussi les plus grands hubs mondiaux comme Marseille ou Singapour. Il s’agit de plaques tournantes majeures pour le trafic internet mondial que la firme préfère éviter, car elle les considère comme des « points de rupture majeurs ». En cas d’incident critique dans un de ces hubs, une partie significative du trafic mondial serait sévèrement impactée ; mais grâce à cette approche, les services de Meta pourraient continuer de fonctionner dans ces conditions difficiles.
Toujours selon TechCrunch, le projet n’en est encore qu’au stade préliminaire. Mais ses sources suggèrent que l’entreprise va sans doute révéler officiellement certains détails de ce projet pharaonique dès l’année prochaine. Le cas échant, il sera intéressant de se pencher sur les considérations techniques et géopolitiques de ce projet XXL, et de voir si d’autres géants de la tech lui emboîteront le pas en construisant leurs propres mégaréseaux sous-marins dédiés.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.