Après une escale de quelques semaines autour de la Terre pendant laquelle il est temporairement devenu notre deuxième Lune, le petit astéroïde arrivé à la fin du mois de septembre vient de repartir vers la ceinture d’Arjuna dont il est originaire.
Cet objet est ce que les spécialistes appellent un NEO, pour near-earth object. Il s’agit de corps célestes généralement de petite taille, comme des astéroïdes, dont le long périple les amène au voisinage de la Terre ; ils doivent passer à moins de 1,3 unité astronomique, soit un peu moins de 200 millions de kilomètres de notre planète, pour répondre à la définition officielle.
Ils sont activement surveillés par différentes institutions scientifiques, car ils peuvent poser un risque non négligeable de collision avec la Terre. Même si la majorité des NEO seraient totalement inoffensifs à cause de leur petite taille, les plus gros n’auraient pas le temps de se désintégrer totalement lors de la rentrée atmosphérique, et pourraient donc percuter notre planète avec fracas.
Une deuxième lune temporaire
Mais si cet objet appelé 2024 PT5 a attiré l’attention des astronomes, ce n’était pas à cause de sa taille ou de la menace qu’il représente ; c’était plutôt à cause de sa trajectoire très particulière. Le 29 septembre prochain, lors de son passage à proximité de la Terre, a été capturé par l’emprise gravitationnelle de la Planète bleue. Cette dernière s’est donc retrouvée donc avec un deuxième satellite naturel temporaire !
Ce petit objet a tenu compagnie à notre bonne vieille Lune pendant presque deux mois. Mais cette idylle a pris fin le 25 novembre, quand l’orbite instable sur laquelle il s’était installé a fini par céder. À cause des interactions gravitationnelles complexes entre la Terre, la Lune et le Soleil (voir la notion de problème à trois corps), il a fini par être éjecté de notre orbite. En ce moment même, il se dirige donc vers son berceau : la ceinture d’Arjuna, une ceinture d’astéroïdes mineure située à environ 150 millions de kilomètres du Soleil.
Certains astronomes ont toutefois tenu à garder un souvenir de ce visiteur spatial. Mais il n’était pas évident d’en capturer une image claire à cause de sa petite taille (environ 11 mètres de diamètre). Un astronome espagnol de l’Instituto de Astrofísica de Canarias, repéré par Space.com, a toutefois réussi à lui tirer le portrait grâce au Two-Meter Twin Telescope, un observatoire constitué d’un réseau de quatre télescopes situés à Tenerife, dans les îles Canaries.
Au milieu des traînées blanches laissées par le déplacement des étoiles au long de la voûte céleste pendant l’exposition, on distingue un petit objet vaguement sphérique ; il s’agit de 2024 PT5, peu avant son départ pour la ceinture d’Arjuna.
Une nouvelle visite en janvier 2025
La bonne nouvelle, c’est que d’après les modélisations de la NASA, il reviendra nous rendre visite juste après la période des fêtes, le 9 janvier 2025. Cette fois, il s’approchera encore davantage, avec une distance d’environ 1,8 million de kilomètres par rapport à notre planète. En revanche, il devrait débarouler à environ 3700 km/h — une vitesse trop importante pour envisager une nouvelle capture gravitationnelle. Par conséquent, 2024 PT5 ne fera que passer, cette fois sans escale. Il sera donc très difficile de lui tirer le portrait une nouvelle fois.
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