Desperate Housewives fête son vingtième anniversaire. En 2004, Marc Cherry investit un quartier résidentiel fictif baptisé Wisteria Lane et raconte le quotidien de plusieurs femmes au foyer et travailleuses réunies par leur passion commune pour les potins et le poker. La voie de Mary Alice Young, qui se suicide dans le pilote, accompagne les tribulations de Susan, Bree, Gabrielle et Lynette. Pendant huit ans, la production fera les belles heures de la chaîne américaine ABC. Aux côtés des autres cartons télévisuels, tels que Lost, Grey’s Anatomy et Dr House, Desperate Housewives apparaît comme un renouveau pour le petit écran. Dès sa première salve d’épisodes, la série attire 24,13 millions de téléspectateurs en moyenne. En France, aussi, le succès est au rendez-vous, Desperate Housewives ne tarde pas à s’illustrer comme l’une des séries cultes de la décennie.
Fait assez rare pour être souligné, aucune série dérivée ou reboot n’a encore vu le jour. Alors même que le final laissait entendre qu’une suite était possible, Wisteria Lane reste le personnage principal du récit, la série compte parmi les rares à ne pas avoir eu une résurrection. Marc Cherry, interrogé par People, confie que les demandes ont été nombreuses. “70 000 personnes” lui auraient demandé de faire un reboot. S’il n’a pas consenti, le créateur a quelques idées dans ses tiroirs. “J’aurais probablement voulu concrétiser cette idée dans une décennie antérieure. Le personnage qui me manque le plus c’est Wisteria Lane. C’était le terrain de jeu le plus amusant que quiconque ait jamais eu dans l’histoire de la télévision, parce que nous possédions toute la rue”.
“Je me demande si je pourrais écrire Wisteria Lane en 1996”
Au fil de l’entretien, le scénariste évoque les idées qui lui ont traversé l’esprit. “C’était un endroit tellement amusant pour écrire. Et il y a des moments où je me dis : ‘Vous savez quoi ? Je demande si je pourrais écrire Wisteria Lane en 1966.’ Si vous faites un reboot, vous devez avoir une très bonne raison artistique de le faire. Et à un moment donné, je m’assoirai avec quelqu’un et je dirai : ‘Ok, parlons de savoir s’il y a une raison suffisamment bonne pour le faire”.
Il ajoute que son expérience sur les premières saisons lui permettrait de gagner en pertinence, de faire mieux du premier coup. Si elle a été applaudie à bien des égards, notamment pour sa manière de mettre des personnages féminins à l’épicentre de son récit, Desperate Housewives a aussi été critiquée pour certaines de ses prises de position vues comme réactionnaires. Tandis que la narration s’est emparée de nombreux sujets de société, de l’alcoolisme à la l’infertilité en passant par la charge mentale, d’autres ont été soigneusement évités. C’est particulièrement vrai concernant l’avortement qui n’est jamais présenté comme une solution en cas de grossesse non désirée. Il y a aussi une forme de communautarisme dans cette production qui confronte ses héroïnes à des ennemis venus d’ailleurs. Reste que rien n’a été officiellement commandé.
Connaissant l’intérêt des géants du divertissement pour le recyclage, les déclarations de Marc Cherry ne sont sans doute pas tombées dans l’oreille d’un sourd. ABC, détenue par Disney, pourrait vouloir faire un éclore un reboot, comme Max l’a fait avec Sex and The City ou comme pour How I Met Your Father sur Hulu. Sans grand succès dans les deux cas. En attendant, Desperate Housewives est disponible en intégralité sur Disney+.
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