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Avec l’étude CONVOY, Neuralink veut franchir un nouveau palier

Nous avons déjà vu le premier patient de Neuralink utiliser son interface cerveau-machine pour jouer aux échecs ou aux jeux vidéo. Désormais, l’entreprise veut passer à la vitesse supérieure en permettant à sa puce de contrôler un bras robotique.

Ce lundi, Neuralink a annoncé avoir reçu l’aval des autorités de santé pour lancer une nouvelle étude de faisabilité particulièrement ambitieuse. Dans un message repéré par Reuters, elle a annoncé son intention de permettre à ses puces cérébrales de contrôler des bras robotiques — une initiative qui, en cas de succès, pourrait faire passer l’entreprise d’Elon Musk dans une nouvelle dimension.

Jusqu’à présent, Neuralink s’est focalisée sur le fait de permettre à des patients quadriplégiques, c’est-à-dire paralysés des quatre membres, d’utiliser son produit pour contrôler un ordinateur. Ces efforts sont surtout incarnés par Nolad Arbaugh, l’Américain qui a été la première personne à bénéficier de ce protocole. Il a été mis en scène dans plusieurs démonstrations et vidéos promotionnelles où nous l’avons vu en train de jouer aux échecs sur son PC, ou encore de s’adonner à quelques parties de Mario Kart en famille — le tout par la pensée.

Mais cette histoire n’est pas non plus un véritable conte de fées. Arbaugh a notamment traversé une période très difficile lorsqu’environ 85 % des électrodes implantées dans son cerveau n’ont pas réussi à rester en place, conduisant à une perte de fonctionnalité partielle. Cela a forcé les équipes de Neuralink à procéder à quelques ajustements du logiciel de contrôle, notamment pour augmenter la sensibilité des électrodes restantes.

Pour éviter ce genre d’incidents à l’avenir et apprendre à mieux les gérer, l’entreprise conduit en ce moment une étude appelée PRIME, dont l’objectif est d’évaluer la sécurité de cette interface cerveau-machine (BCI) et du robot chirurgical qui sert à l’implanter.

Et dans un post sur X/Twitter, Neuralink a annoncé qu’elle allait rebondir sur cette étude PRIME pour accélérer sa nouvelle étude de faisabilité sur l’implémentation d’un bras robotique, en permettant aux participants à la première de s’inscrire directement à la seconde.

L’aube d’une nouvelle ère pour Neuralink ?

En revanche, la firme n’a révélé aucun détail technique par rapport à cette nouvelle initiative pour le moment. Il faudra donc patienter encore un peu pour savoir exactement comment elle compte procéder. Mais en théorie, il pourrait s’agir d’un grand virage pour l’entreprise. Car même s’il s’agit de l’entreprise la plus exposée d’un point de vue médiatique, notamment à cause de sa filiation directe avec le sulfureux milliardaire, Neuralink affiche tout de même un retard significatif par rapport à certains de ses concurrents. On pense notamment à Synchron, une entreprise qui a déjà commencé à implanter des ICM bien avant Neuralink, avec des résultats très encourageants. Mais si elle parvient à connecter directement son implant à un membre synthétique, elle pourrait passer un palier important et se démarquer de ses concurrents directs.

Il convient de rappeler que le concept n’est pas nouveau ; d’autres entreprises ont déjà permis à des patients de contrôler un bras robotique grâce à une BCI. On peut citer BrainGate, qui a fait la démonstration d’un système de ce genre… en 2012.

Mais à l’heure actuelle, aucun système de ce genre n’est disponible sur le marché. C’est là que Neuralink pourrait faire la différence. La philosophie d’Elon Musk a toujours été d’encourager un processus d’innovation très rapide, et on le constate encore à travers la démarche de double enrôlement des patients dans deux études simultanées. Ce processus pourrait aider les ingénieurs de son entreprise à accoucher d’une version mature dans un futur relativement proche (toutes proportions gardées). Le cas échéant, Neuralink sera bien positionnée pour devenir la première société à proposer une BCI commerciale, susceptible de changer la vie de très nombreux patients.

Il conviendra donc de garder un œil sur les prochaines annonces de Neuralink pour en savoir plus sur ce nouveau programme, ainsi que sur l’état de santé du deuxième patient récemment greffé, dont l’identité demeure inconnue pour le moment.

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Source : Neuralink

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