Seine-Port, commune de 2.000 habitants au sud de Paris, a fait parler d’elle en organisant un référendum pour réguler l’utilisation des smartphones en public. La charte adoptée par 54 % des votants propose une réduction des usages des écrans dans les espaces communs comme les rues, les commerces, les parcs et devant les écoles.
Un vote pour limiter l’usage des smartphones
L’initiative, pilotée par le maire Vincent Paul-Petit, membre du parti Les Républicains, repose sur une approche pédagogique : même si la mesure n’est pas contraignante, elle vise à encourager les habitants à réévaluer leur rapport aux écrans et à promouvoir des habitudes de vie moins connectées.
Il s’agit de réduire les distractions numériques dans les lieux de rencontre pour favoriser les interactions directes entre habitants. La municipalité invite notamment les commerçants à apposer des autocollants anti-smartphone sur leurs vitrines et à inciter les clients à ne pas « scroller » en entrant dans leur boutique.
« J’aimerais préserver nos espaces publics de l’envahissement des smartphones », affirme Vincent Paul-Petit à TF1. Il espère inspirer un changement de comportement volontaire, sans imposer d’amende ni de contrainte légale. Un exemple parmi d’autres : à Seine-Port, les parents sont encouragés à ne pas donner de smartphone à leurs enfants avant 15 ans ; en contrepartie, la mairie offre aux jeunes des téléphones sans accès à internet, uniquement pour rester joignables.
Mais cette charte est loin de faire l’unanimité, l’initiative suscite des réactions contrastées chez les habitants. Certains d’entre eux voient dans cette mesure une façon de protéger les jeunes générations, mais d’autres — les jeunes en particulier — estiment qu’il est irréaliste de restreindre autant l’usage du smartphone.
Vincent Paul-Petit souhaite ainsi rappeler aux habitants l’importance des échanges en face à face, soulignant que le téléphone reste une « distraction qui limite le contact humain ».
Conscient des difficultés que pose sa charte, le maire prévoit aussi des infrastructures pour proposer des alternatives au numérique. Un ciné-club, un espace sportif et des échanges de livres sont en projet, dans le but de donner aux plus jeunes de nouvelles occasions de se rencontrer. Le village veut répondre aux critiques selon lesquelles ils se réfugieraient dans leurs téléphones.
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